Finances à l'heure des voltes-face
Le
discours officiel ne cesse de baigner dans le populisme pur et dur à l’heure ou
tout un peuple réclame la liberté de parole, la démocratie, et avant tout la
transparence. Cette fois, c’était au tour du ministre des finances qui gratifia
les Algériennes et Algériens d’un discours des plus ambigus qui laissa bon
nombre d’observateurs pantois ; le ministre en question et en l’espace de
quelques semaines fit un constat sommes toutes plus que contradictoire
concernant la situation financière du pays et de sa monnaie nationale.
D’emblée,
je voudrais préciser que je n’ai aucunement la prétention de remettre en
question les compétences académiques ou intellectuelles de Monsieur
Benabderahmane, et que cette publication n’est en aucun cas une attaque à
l’encontre de sa respectable personne. Cette publication s’inscrit dans un
cadre d’interrogations sur le changement de discours de la part d’une personne
dont les compétences dans le domaine sont plus qu’avérées. Cette publication est plus une critique du
discours politique du Monsieur qu’une remise en question de ses capacités et
compétences. Monsieur Benabderahmane avant d’être promu ministre des finances
fut le gouverneur de la banque d’Algérie, en d’autres termes le premier
argentier du pays, et de ce fait s’il y a une personne qui peut être réellement
au su de la situation financière du pays ça ne peut être que lui.
En écoutant
les différentes déclarations de Monsieur le ministre des finances, je n’ai pu
me retenir de relever bon nombre de contradictions dans son discours. Dans le
petit montage, joint, Monsieur le ministre déclare à la presse nationale que la
situation de la monnaie nationale n’est pas en dégradation, mais que la
situation était en évaluation, et qu’on ne pouvait tirer des conclusions sur la
situation du dinar. Le même ministre, lors de sa présentation du rapport de la
situation financière devant le sénat, a peine quelques semaines avant cette déclaration,
tira expressément l’alarme sur le taux du chômage, et notamment chez les jeunes,
et sur la valeur du dinar. Il rassura son auditoire, journaliste et auditeurs,
que les projets en phase de finalisation allaient donner un nouveau départ a l’économie
nationale, ce qu’on espère tous, et que d’ici la fin de cette année ils
allaient réévaluer le dinar selon les capacités du pays. Lors de son passage
sur la Chaine 3, Monsieur le ministre fut plus qu’évasif sur les chiffres
surtout quand la journaliste lui a posé la question sur le montant des réserves
de change dont dispose le trésor public a date.
Le
ministre pour atténuer la sévérité de la question est allé avec une comparaison
avec d’autres pays, or ce qui importe les Algériens ce n’est la situation dans laquelle
se trouve d’autres pays, mais celle de l’Algérie. Le ministre nous apprend qu’il n’y aura de
nouvelles impositions, mais un élargissement de l’assiette de l’imposition sans
répondre de façon claire et précise sur les franges de la société qui sont
presentement exemptes de toute imposition, - selon ses dires. On doit lui
donner credit pour la reconnaissance des manquements au niveau de la numérisation,
du décalage entre les grandes villes et l’arrière-pays, et de sa reconnaissance
que la jeunesse Algérienne est nettement et complètement numérisée. Je crois aussi que le ministre a mit le doigt
sur le problème majeur qui mine l’économie nationale à savoir le circuit parallèle
qui reste le nerf de guerre pour arriver à faire sortir l’économie de son sous-développement.
Réduire un anachronisme en 2023 semble difficile surtout avec les effets des politiques
économiques et financières de Ouyehia en 2021 et surtout 2022,- advenant que les
prix du baril restent au même niveau : A son honneur la reconnaissance qu’il
a des dysfonctionnements au niveau légal par rapport au plan de route que sa
tutelle en particulier et le gouvernement en général veut mettre en branle.
En
guise de conclusion, on s’accorde à dire que sa mission est loin d’être aisée considérant
les recettes du pays, et l’environnement des affaires en Algérie, sans parler
des effets de la pandémie. Certes, il semble qu’il y est des tentatives pour
essayer de redresser une économie ébranlée par divers facteurs tels la pandémie,
l’informel, les recettes, l’absence de diversité des sources de rentrée des
devises, l’évasion fiscale, la bureaucratie, les transferts sociaux qui restent
à baromètre de la misère sociale et surtout de la politique archaïque du pays.
Tout ce qu’on peut faire est de lui souhaiter que du succès pour le bien du
pays et des Algériens.
Salah-Eddine
Chenini
Référence 1. :
· Ministère
algérien des Finances· Bourse d'Alger
· Liste
d'entreprises algériennes
· Liste des pays par PIB
(nominal)
· par PIB (PPA) • par PIB
(nominal) par habitant
· par PIB (PPA)
par habitant
· Liste de banques par pays
· Ministère algérien des Finances - Site officiel [archive]
· Ministère algérien du
Commerce - Site officiel [archive]
· Ministère algérien des Travaux
publics - Site officiel [archive]
· Ministère algérien de l'Industrie
- Site officiel [archive]
· Banque d'Algérie - Site
officiel [archive]
· L'Algérie et le FMI [archive](en)
· Secteur de la finance en
Algérie [archive](fr)