dimanche 14 mars 2021

 


Finances à l'heure des voltes-face







 



Le discours officiel ne cesse de baigner dans le populisme pur et dur à l’heure ou tout un peuple réclame la liberté de parole, la démocratie, et avant tout la transparence. Cette fois, c’était au tour du ministre des finances qui gratifia les Algériennes et Algériens d’un discours des plus ambigus qui laissa bon nombre d’observateurs pantois ; le ministre en question et en l’espace de quelques semaines fit un constat sommes toutes plus que contradictoire concernant la situation financière du pays et de sa monnaie nationale. 

D’emblée, je voudrais préciser que je n’ai aucunement la prétention de remettre en question les compétences académiques ou intellectuelles de Monsieur Benabderahmane, et que cette publication n’est en aucun cas une attaque à l’encontre de sa respectable personne. Cette publication s’inscrit dans un cadre d’interrogations sur le changement de discours de la part d’une personne dont les compétences dans le domaine sont plus qu’avérées.  Cette publication est plus une critique du discours politique du Monsieur qu’une remise en question de ses capacités et compétences. Monsieur Benabderahmane avant d’être promu ministre des finances fut le gouverneur de la banque d’Algérie, en d’autres termes le premier argentier du pays, et de ce fait s’il y a une personne qui peut être réellement au su de la situation financière du pays ça ne peut être que lui.

En écoutant les différentes déclarations de Monsieur le ministre des finances, je n’ai pu me retenir de relever bon nombre de contradictions dans son discours. Dans le petit montage, joint, Monsieur le ministre déclare à la presse nationale que la situation de la monnaie nationale n’est pas en dégradation, mais que la situation était en évaluation, et qu’on ne pouvait tirer des conclusions sur la situation du dinar. Le même ministre, lors de sa présentation du rapport de la situation financière devant le sénat, a peine quelques semaines avant cette déclaration, tira expressément l’alarme sur le taux du chômage, et notamment chez les jeunes, et sur la valeur du dinar. Il rassura son auditoire, journaliste et auditeurs, que les projets en phase de finalisation allaient donner un nouveau départ a l’économie nationale, ce qu’on espère tous, et que d’ici la fin de cette année ils allaient réévaluer le dinar selon les capacités du pays. Lors de son passage sur la Chaine 3, Monsieur le ministre fut plus qu’évasif sur les chiffres surtout quand la journaliste lui a posé la question sur le montant des réserves de change dont dispose le trésor public a date.  

Le ministre pour atténuer la sévérité de la question est allé avec une comparaison avec d’autres pays, or ce qui importe les Algériens ce n’est la situation dans laquelle se trouve d’autres pays, mais celle de l’Algérie.  Le ministre nous apprend qu’il n’y aura de nouvelles impositions, mais un élargissement de l’assiette de l’imposition sans répondre de façon claire et précise sur les franges de la société qui sont presentement exemptes de toute imposition, - selon ses dires. On doit lui donner credit pour la reconnaissance des manquements au niveau de la numérisation, du décalage entre les grandes villes et l’arrière-pays, et de sa reconnaissance que la jeunesse Algérienne est nettement et complètement numérisée.  Je crois aussi que le ministre a mit le doigt sur le problème majeur qui mine l’économie nationale à savoir le circuit parallèle qui reste le nerf de guerre pour arriver à faire sortir l’économie de son sous-développement. Réduire un anachronisme en 2023 semble difficile surtout avec les effets des politiques économiques et financières de Ouyehia en 2021 et surtout 2022,- advenant que les prix du baril restent au même niveau : A son honneur la reconnaissance qu’il a des dysfonctionnements au niveau légal par rapport au plan de route que sa tutelle en particulier et le gouvernement en général veut mettre en branle.

En guise de conclusion, on s’accorde à dire que sa mission est loin d’être aisée considérant les recettes du pays, et l’environnement des affaires en Algérie, sans parler des effets de la pandémie. Certes, il semble qu’il y est des tentatives pour essayer de redresser une économie ébranlée par divers facteurs tels la pandémie, l’informel, les recettes, l’absence de diversité des sources de rentrée des devises, l’évasion fiscale, la bureaucratie, les transferts sociaux qui restent à baromètre de la misère sociale et surtout de la politique archaïque du pays. Tout ce qu’on peut faire est de lui souhaiter que du succès pour le bien du pays et des Algériens.

Salah-Eddine Chenini

 

Référence 1. :

·          Ministère algérien des Finances·          Bourse d'Alger

·          Liste d'entreprises algériennes

·         Liste des pays par PIB (nominal)

·          par PIB (PPA) • par PIB (nominal) par habitant

·          par PIB (PPA) par habitant

·          Liste de banques par pays

·     Ministère algérien des Finances - Site officiel [archive]

·          Ministère algérien du Commerce - Site officiel [archive]

·          Ministère algérien des Travaux publics - Site officiel [archive]

·          Ministère algérien de l'Industrie - Site officiel [archive]

·          Banque d'Algérie - Site officiel [archive]

·          L'Algérie et le FMI [archive](en)

·          Secteur de la finance en Algérie [archive](fr)

 


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