samedi 17 avril 2021

 

Elections président de la F.A.F : Quand la politique piétine le sport!


La Fédération Algérienne de Football tient, en fin de compte, son nouveau président, en remplacement de Monsieur Keireddine Zetchi, en la personne de Monsieur Charaf-Eddine Amara.

 

L’Assemblée générale de la Fédération Algérienne de Football vient d’élire Monsieur Amara a la tête du plus grand parti politique en Algérie. Jusqu’à la tout semble normal considérant la fin du mandat du président sortant et de son bureau. Il n’en demeure que dans la nouvelle Algérie, les vieux réflexes et autres vielles pratiques semblent plus d’actualité que jamais.  

Selon les informations disponibles et les déclarations de certains membres de l’assemblée générale, cette élection est une première dans les annales de cette instance au vu des mécanismes qui ont conduit à l’élection du nouveau patron de la fédération.

On doit préciser qu’il n’est nulle question de remettre en question les qualités ou les capacités de gestionnaires du nouveau président « élu »de la fédération du football, mais on se pose des questions sur la phase préparatoire aux élections. Nul ne remet en question le processus électoral en tant que tel dans le sens ou le scrutin fut sans ambiguïté, mais des questions, voire une confirmation de magouilles habituelles, menant à cet épilogue des plus  malheureux dans un contexte dit de renouveau  du pays.

D’emblée, l’observateur avisé aura remarqué que depuis au moins trois mois avant la date butoir pour ces élections, une effervescence anormale s’est installée au-devant de la scène sportive nationale amplifiée par une presse,- comme a son habitude dépassée par le cours des événements ou excellant dans son rôle de surenchère et fake news ; alors que depuis des mois, on a vu et entendu des noms d’éventuels candidats pour le remplacement du président sortant et de son bureau, les Algériens se retrouvent devant un seul nom en la personne de Monsieur Amara,- dont les gestion du Groupe Madar et autre C.R.B semble probant a date.


Ce qui reste bizarre, au-delà du vieux stratagème de parachuter une personnalité quelconque pour un poste d’une telle sensibilité, est le tapage médiatique autour de quelques personnalités qui se sont portés candidats potentiels : On a  eu vent de noms tels que Messieurs  Mohamed El Moro, Benaoumeur Berrahal, ou plus récemment Antar Yahia. Le plus en vue aura été  sans conteste Monsieur Amar Bahloul de la ligue de Annaba qui ne cessa de gesticuler pendant des semaines crevant l’écran sur les différents plateaux de télévisions pour faire la promotion de sa candidature. Par quel miracle tous les noms qui furent cités comme candidats potentiels au poste de président de la F.A.F ont, du jour  au lendemain, disparus pour laisser place a  un seul et unique candidat en la personne de Monsieur Amara, et comment ou qui imposa cette fameuse liste unique que certains essayent de vendre comme la liste du consensus ? Si l’on évoque «  consensus » ceci, ipso-facto, implique qu’il y a eu au préalable «  désaccord », mais le désaccord en question fut entre qui et qui ?

L’autre question qui mérite d’être posée reste comment Monsieur Bahloul, a qui on lui doit tout le respect,  qui semblait tenir mordicus a sa candidature, alla jusqu’à démissionner de l’un de ses mandats comme président d’une des ligues pour contourner l’obstacle du cumul au niveau des ligues de Annaba, El tarf, et Souk Ahrass, en sus de son statut de membre de l’A.G, se retrouve dans le nouveau bureau qui sera mené par Monsieur Amara,- ce qui me pousse a conclure que toute l’agitation médiatique de ces dernières semaines n’était que de la poudre aux yeux pour brouiller les pistes car les jeux étaient fait au départ.  

 

Toute la presse nationale n’a pas cessé de brayer que le problème n’était pas avec Monsieur Zetchi, mais plus avec la composante de son bureau, - ou selon le concept utilisé avec son entourage immédiat, mais on constate que le bureau a été maintenu, - ce qui nous amène à conclure qu’il y avait un problème quelque part avec la personne de Monsieur Zetchi et rien de plus.


Le nouveau président semble, quant à lui, porteur d’un programme sommes toutes ambitieux et fort intéressant dans le sens ou il veut s’attaquer au point névralgique qui mine le football dit professionnel à savoir le financement du sport roi, - censé être professionnel mais qui vit aux crochets des caisses de l’état et deniers publiques. On ne va s’attarder sur l’éligibilité du nouveau président au poste en question selon l’article 13 et 14 du règlement régissant cette élection car on s’entend que l’affaire fut pliée au plus haut niveau : le mérite de Monsieur Amara fut l’honnêteté dans sa déclaration durant laquelle il alla droit au but  en mentionnant que son élection est le fruit de tractations, jeu de complaisance, et cooptations politiques, - apparemment imposés en hauts lieux.


L’élection du nouveau président de la F.A.F, a quelques encablures des élections législatives, n’augure rien de bon en termes de nouvelles pratiques démocratiques prônées par les pouvoirs publics. Les mécaniques, et non pas le scrutin en tant que tel, a travers l’imposition d’une liste unique, plan ourdi par des manipulateurs derrière le rideau qui ont certainement soldé de vieux comptes personnels, et qui sans le savoir viennent de poster un coup fatal a la crédibilité du discours officiel en ce qui concerne la nouvelle Algérie.


Pour conclure, les membres de l’Assemblée générale, même si l’ordre du jour, prônait la chappe de plomb, en interdisant l’interdiction des membres de l’A.G de poser des questions ou intervenir lors de la présentation du bilan moral et financier du bureau sortant, ou même formuler des réserves, porteront la responsabilité morale dans cette gabegie qui s’apparente plus à une comédie qu’a une élection démocratique dans l’Algérie post  Bouteflika. Comment amener le citoyen lambda  à avoir confiance dans le processus électoral en général quand il voit comment certaines parties ont manigancé pour bloquer le jeu et arriver à cette conclusion. Le bon vieux stratagème des listes unique pour éliminer les candidats potentiels, et le jeu des lapins de course, dont certains candidats ont bel et bien accepté de jouer pour garantir leurs intérêts personnels, ne fait pas honneur ses instigateurs peu importe leur statut : La technique des passes-passes politiques minent tous les efforts de gens de bonne volonté qui aspirent à faire changer les vielles méthodes.

Souhaitons  bonne chance pour le nouveau président et son nouveau ancien bureau pour le bien du football national. L’Homme semble de bonne foi, ayant l’instruction et l’expérience, même si on parle de deux ans d’expérience au lieu des cinq prévus par les articles 13 et 14, dans la gestion des S.S.P.A (Société Sportive par Action) ou C.S.A (Club Sportif Amateur).  

Certains diront que la fin justifie les moyens. Je pense que peu importe la finalité, si l'on veuille bâtir un pays de droit, basé sur des institutions solides, on doit faire tourner définitivement la page des listes unique si chère au parti unique.

Une chose est certaine, Monsieur Amara aura un bel « challenge » à relever, et s’il arrive à apporter le changement tant attendu en termes de financement des clubs, et une nouvelle vision dans la gestion du football national, son nom restera comme celui qui aura révolutionné la gestion du sport roi dans notre pays.

 

Salah-Eddine Chenini

 



 


P.J.  Programme du nouveau président  et de son bureau

        http://www.faf.dz/wp-content/uploads/2021/04/Programme-du-  pr%C3%A9sident.pdf

 

©Salah-Eddine Chenini

https://latribun.blogspot.com/

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