Elections président de la F.A.F : Quand la politique piétine le sport!
La Fédération Algérienne de Football tient, en fin de
compte, son nouveau président, en remplacement de Monsieur Keireddine Zetchi,
en la personne de Monsieur
Charaf-Eddine Amara.
L’Assemblée générale
de la Fédération Algérienne de Football vient d’élire Monsieur Amara a la tête
du plus grand parti politique en Algérie. Jusqu’à la tout semble normal considérant
la fin du mandat du président sortant et de son bureau. Il n’en demeure que
dans la nouvelle Algérie, les vieux réflexes et autres vielles pratiques
semblent plus d’actualité que jamais.
Selon les informations
disponibles et les déclarations de certains membres de l’assemblée générale, cette
élection est une première dans les annales de cette instance au vu des mécanismes
qui ont conduit à l’élection du nouveau patron de la fédération.
On doit préciser
qu’il n’est nulle question de remettre en question les qualités ou les capacités
de gestionnaires du nouveau président « élu »de la fédération
du football, mais on se pose des questions sur la phase préparatoire aux élections.
Nul ne remet en question le processus électoral en tant que tel dans le sens ou
le scrutin fut sans ambiguïté, mais des questions, voire une confirmation de magouilles
habituelles, menant à cet épilogue des plus malheureux dans un contexte dit de renouveau du pays.
D’emblée, l’observateur
avisé aura remarqué que depuis au moins trois mois avant la date butoir pour
ces élections, une effervescence anormale s’est installée au-devant de la scène
sportive nationale amplifiée par une presse,- comme a son habitude dépassée par
le cours des événements ou excellant dans son rôle de surenchère et fake news ;
alors que depuis des mois, on a vu et entendu des noms d’éventuels candidats pour
le remplacement du président sortant et de son bureau, les Algériens se
retrouvent devant un seul nom en la personne de Monsieur Amara,- dont les gestion
du Groupe Madar et autre C.R.B semble probant a date.
L’autre question qui mérite d’être posée reste comment Monsieur Bahloul, a qui on lui doit tout le respect, qui semblait tenir mordicus a sa candidature, alla jusqu’à démissionner de l’un de ses mandats comme président d’une des ligues pour contourner l’obstacle du cumul au niveau des ligues de Annaba, El tarf, et Souk Ahrass, en sus de son statut de membre de l’A.G, se retrouve dans le nouveau bureau qui sera mené par Monsieur Amara,- ce qui me pousse a conclure que toute l’agitation médiatique de ces dernières semaines n’était que de la poudre aux yeux pour brouiller les pistes car les jeux étaient fait au départ.
Toute la presse nationale n’a pas cessé de brayer que le problème n’était pas avec Monsieur Zetchi, mais plus avec la composante de son bureau, - ou selon le concept utilisé avec son entourage immédiat, mais on constate que le bureau a été maintenu, - ce qui nous amène à conclure qu’il y avait un problème quelque part avec la personne de Monsieur Zetchi et rien de plus.
Le nouveau président semble, quant à lui, porteur d’un programme sommes toutes ambitieux et fort intéressant dans le sens ou il veut s’attaquer au point névralgique qui mine le football dit professionnel à savoir le financement du sport roi, - censé être professionnel mais qui vit aux crochets des caisses de l’état et deniers publiques. On ne va s’attarder sur l’éligibilité du nouveau président au poste en question selon l’article 13 et 14 du règlement régissant cette élection car on s’entend que l’affaire fut pliée au plus haut niveau : le mérite de Monsieur Amara fut l’honnêteté dans sa déclaration durant laquelle il alla droit au but en mentionnant que son élection est le fruit de tractations, jeu de complaisance, et cooptations politiques, - apparemment imposés en hauts lieux.
L’élection du nouveau président de la F.A.F, a quelques encablures des élections législatives, n’augure rien de bon en termes de nouvelles pratiques démocratiques prônées par les pouvoirs publics. Les mécaniques, et non pas le scrutin en tant que tel, a travers l’imposition d’une liste unique, plan ourdi par des manipulateurs derrière le rideau qui ont certainement soldé de vieux comptes personnels, et qui sans le savoir viennent de poster un coup fatal a la crédibilité du discours officiel en ce qui concerne la nouvelle Algérie.
Pour conclure, les membres de l’Assemblée générale, même si l’ordre du jour, prônait la chappe de plomb, en interdisant l’interdiction des membres de l’A.G de poser des questions ou intervenir lors de la présentation du bilan moral et financier du bureau sortant, ou même formuler des réserves, porteront la responsabilité morale dans cette gabegie qui s’apparente plus à une comédie qu’a une élection démocratique dans l’Algérie post Bouteflika. Comment amener le citoyen lambda à avoir confiance dans le processus électoral en général quand il voit comment certaines parties ont manigancé pour bloquer le jeu et arriver à cette conclusion. Le bon vieux stratagème des listes unique pour éliminer les candidats potentiels, et le jeu des lapins de course, dont certains candidats ont bel et bien accepté de jouer pour garantir leurs intérêts personnels, ne fait pas honneur ses instigateurs peu importe leur statut : La technique des passes-passes politiques minent tous les efforts de gens de bonne volonté qui aspirent à faire changer les vielles méthodes.
Souhaitons bonne chance pour le nouveau président et son
nouveau ancien bureau pour le bien du football national. L’Homme semble de
bonne foi, ayant l’instruction et l’expérience, même si on parle de deux ans d’expérience
au lieu des cinq prévus par les articles 13 et 14, dans la gestion des S.S.P.A (Société
Sportive par Action) ou C.S.A (Club Sportif Amateur).
Certains diront que la fin justifie les moyens. Je pense que peu importe la finalité, si l'on veuille bâtir un pays de droit, basé sur des institutions solides, on doit faire tourner définitivement la page des listes unique si chère au parti unique.
Une chose est
certaine, Monsieur Amara aura un bel « challenge » à relever, et s’il
arrive à apporter le changement tant attendu en termes de financement des clubs,
et une nouvelle vision dans la gestion du football national, son nom restera comme
celui qui aura révolutionné la gestion du sport roi dans notre pays.
Salah-Eddine
Chenini
P.J.
Programme
du nouveau président et de son bureau
http://www.faf.dz/wp-content/uploads/2021/04/Programme-du- pr%C3%A9sident.pdf
©Salah-Eddine Chenini
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