samedi 10 avril 2021

Allegations de viol: Epilogue, ou presque!


La désormais « affaire » Said Chetouane nous a une nouvelle fois démontré à quel point les réseaux sociaux en particulier, et la communication en général jouent un rôle vital dans la vie politique et social des pays, mais aussi elle nous a démontré à quel point les pouvoirs publics sont en décalage latent avec les nouveaux moyens de communication : Alors qu’à peine quelques minutes du début de ladite affaire les Hirakistes, qu’il soient authentiques, opportunistes, ou farouches opposants, se sont montré proactifs reprenant au vol la dépêche pour l’utiliser à leur avantage jusqu’à la manipulation, les pouvoirs publics comme à l’heure habitudes furent réactifs a la limite de la passivité,- voire insouciance.

Comme à mon habitude, je pense avoir pris le recul nécessaire avant de réagir à chaud sur cette affaire pour ne pas être emporté dans la spirale du sensationnel ou tout autre élément subjectif. Je me suis penché sur les différentes trames audio visuelles, sur la toile, et autres reportages des chaines spécialisées qui ont couvert de façon exhaustive l’information, et j’arrive à la conclusion que toute cette affaire regorge de bon nombre d’incohérences de la part des deux parties concernées, aussi bien le plaignant que le parquet en charge de l’instruction des allégations de gestes contre nature de la part des services de police.

D’emblée, l’observateur avisé peut aisément remarquer que le début de toute cette affaire a commencé par une banale déclaration sur les réseaux sociaux qui fut publiée par des activistes du Hirak,- on remarquera par la meme que les memes personnes derriere l'objectif du smartphone sont toujours les memes. La toute première déclaration comme elle apparaît sur les réseaux sociaux est sommes toutes une cacophonie dans le sens ou le discours du jeune en question fut incohérent et décousu; le jeune en question semblait dans un état psychologique exécrable, certainement a cause de la l’interpellation plus qu'autre chose, mais a aucun moment il n’a déclaré explicitement et ouvertement qu’il fut violé comme rapporté par les réseaux sociaux ultérieurement, et reprit par certains organes de média, - selon les agendas des uns et des autres. La sortie du jeune Said Chetouane fut mise en scene par les éditeurs de la trame video prenant le soin de bien cadrer certains angles de la scene. 

Au fil des jours et des semaines qui ont suivi la première déclaration, on a vu et entendu d’autres déclarations du jeune, et on a pu remarquer que son discours semblait plus consistant et, plus au moins, structuré. Cette constatation s’apparente à une prise en charge du jeune plaignant par certains éléments qui, toujours les mêmes personnes selon les vidéo disponibles sur la toile, semblent l'avoir débriefé sur sa façon de s’exprimer et sur le contenu de son discours; il semble même avoir essayé de reciter de façon non concluante un texte que certains cercles lui ont donné.

Ce qu’il faut retenir des différentes déclarations du jeune concerné, a la différence des reportages et autres flash infos des chaines de télévisions, est que ce dernier n’a jamais affirmé clairement et ouvertement que quiconque ait pu abuser de sa personne physiquement : D'une part, il disait qu’on l’a poussé dans le dos avec une radio, pour se rétracter,d'autre part, déclarant qu’on l’a menacé de l’abuser sexuellement.  A chaque nouvelle déclaration du jeune, on pouvait clairement distinguer qu’il était encadré à la lumière des paroles choisies : Sur les trames vidéo, on peut aisément remarquer qu’il cherchait, à chaque petit blocage, du regard son éventuel mentor. On a aussi remarqué que dès que le jeune semblait oublier son texte la personne qui filmait intervenait en lui lançant une perche allant jusqu’à mettre les mots voulus dans sa bouche.

Du côté du parquet en charge de l’affaire, on a pu constater toute la décadence en matière de communication : Alors que toute cette affaire a défrayé la chronique, enflammant la toile et donnant du bois sec au détracteurs du système pour le descendre en flamme, le procureur a daigné faire un point de presse quelques 3 jours après le début de l’affaire. Certains diront que le procureur ne pouvait se prononcer avant d’avoir les données suite a une enquête. Certes, le procureur se devait un droit de réserve avant de communiquer, mais il aurait pu être proactif et informer l’opinion public que cette affaire faisait l’objet d’une enquête; l’absence de communication des les premières publications sur la toile a laissé du temps aux différentes parties pour renforcer leur point de vue, et renforcer la conviction de la véracité du viol dans l’imaginaire collectif de l’opinion public. La réactivité du parquet a créé cette dichotomie autours de cette affaire. La deuxième déclaration du procureur, surtout concernant la fameuse visite médicale, dont la mère jurait par tous les seins qu’aucun médecin ne voulait établir le fameux certificat medical, semblait tirée par les cheveux : Le procureur déclarât que le jeune eut droit a une visite médicale selon les procédures en vigueur, mais le jeune refusât catégoriquement d’être examiné par le médecin légiste, et surtout que, toujours selon les procédures, on ne pouvait l’obliger à subir cette visite,- tout en gardant a l’esprit qu’il s’agit d’un mineur qui prétend avoir été violé par les éléments de sûreté nationale dans l’enceinte même de la police.

Le jeune semblait apprécier son quart d’heure de gloire posant devant les caméras des smartphones, allant jusqu’à répondre a des questions d’une chaine étrangère. Nul parmi les bon samaritains qui l’entouraient des la première diffusion de sa déclaration ne l’a conseillé de ne pas faire de déclarations alors qu’une enquête sur cette affaire était en cours. Personne ne lui a conseillé qu’il courait le risque de se retrouver, au niveau legal,  dans une fâcheuse  situation au vu de son âge et de sa situation sociale. Idem pour la mère du jeune qui semblait incrédule et sous le contrôle des éléments qui l’ont filmé faire des déclarations qui, par la suite, ont eu des répercussions sur son fils et sur elle. La mere est apparue dans une publication cautionnant la consommation d'alcool et la prise de psychotropes par un fils mineur,- ce qui représente un geste inconscient et irresponsable de sa part. La mere semblait ignorer qu'a travers de telles declarations, elle pouvait perdre l’autorité parentale sur son fils!  C'est ainsi qu’a l’issu de la participation du jeune a la marche du mardi, la décision ne s’est fait pas attendre : le jeune se retrouve sous la contrôle de la D.P.J, et la mère risque de perdre la garde de son enfant après ses déclarations durant lesquelles elle semblait approuver qu’un mineur de 15 ans puisse en toute impunité boire de l’alcool et consommer de la drogue,- ce qui en dit long sur le niveau de la pauvre maman qui semble sans aucun doute avoir été manipulée par les bon samaritains qu’on distingue sur ses publication sur la toile.

En conclusion, cette publication n’est en aucun cas un témoignage a décharge pour les services de sécurité, et encore mois un discours a charge contre le jeune Said; C'est un simple constat de l’importance de la communication, du danger de la toile, et surtout le risque et les consequences de la manipulation de certains cercles peu importe leur bord a l’heure ou le pays vit une cacophonie généralisée.

C’est aussi un constat de la décadence de la presse et de certains journalistes qui ont perdu toute forme de crédibilité : On a même vu certains journalistes, un en l’occurrence qui se présenta pour les élections présidentielles, donner des détails sur la façon dont il fut violé avant même la fin de l’enquête, et ce malgré les déclarations répétées et contradictoires du concerné. Je peux comprendre que l’on puisse être opposant au système et au gouvernement, mais si l’on aspire à une nouvelle Algérie, il faut y faire en étant intègre et honnête. On ne peut ne pas parler des chaines de télévision dont nul n’a daigné approcher le jeune Said pour éclairer l’opinion, laissant le champ libre a des activistes du Hirak et autres blogueurs pour manipuler le jeune, sa mère et toute cette histoire a leur guise et selon les agendas de certains cercles.

Est-ce que les dépassements de la part de certains éléments des services de sécurité existent encore? Sans aucun doute! Est-ce que ce sont des pratiques officielles approuvées par la hiérarchie? J’ai du mal à le croire! Certes, il y énormément de choses à corriger, mais nous faut être pragmatiques et user de notre faculté d’analyse devant le flux d’informations sur la toile maintenant que tout le monde et n’importe qui peut s’inventer journaliste et politicard du dimanche.

On ne peut bâtir une nouvelle Algérie basée sur le droit, la justice, les institutions républicaines avec des méthodes que le peuple veut proscrire a jamais. La manipulation de l’information, le mensonge, la gabegie, et la tromperie ne peuvent être une base solide pour la nouvelle Algérie, et le meilleur moyen pour changer le système que ce peuple veut changer.  

Le fin mot de l'histoire, le jeune Said Chetouane n'est qu'une énième victimes des charlatans de la politique a la solde de manipulateurs d'outre mere.  Lui dans sa crédulité semblait profiter de cette soudaine notoriété et d'un quart d'heure de gloire sans prêter attention aux consequences que lui et sa pauvre mere encouraient. Maintenant que la ferveur de cette histoire est retombée, et que le buzz est dépassé, il se retrouve devant les consequences de son immaturité et crédulité; Il se voit mis sous la tutelle de la D.P.J, et sa mere se voit, potentiellement, retirer son fils. Je serai curieux de voir si les memes personnes qui ont battit toute cette histoire autours d'un gamin de 15 ans qui semble a la marge de ce qui se passe seront a ses cotes pour faire face a la grosse machine judiciaire. 

 

Salah Eddine Chenini  

 

 



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