samedi 4 juillet 2020






Sonatrach ou les frasques financiers d'un certain Ould Kaddour !




Durant cette période de déballage des innombrables scandales financiers qui n’ont cessés d’ébranler les finances publiques d’un pays comme l’Algérie, les Algériens se sont réveillés sur l’annonce en trombe de poursuites à l’encontre du sulfureux Ould Kaddour, l’ancien patron de la société nationale des hydrocarbures, - à peine quelques jours après la mise sous mandat de dépôt de son adjoint à l’époque ou il était à la tête de la colonne vertébrale de l’économie nationale. Monsieur Ould Kaddour vient d'etre rattrapé par la justice de son autre pays!

On se rappelle que lors de la finalisation, mais aussi bien avant la conclusion, on nous a présenté la transaction comme une « victoire », et une percée de Sonatrach qui désormais pouvait aller chasser sur le terrain gardé des « majors », reflétant sa puissance par des acquisitions de nouveaux créneaux dans en dehors des régions géographiques habituelles, - on pense en particulier aux contrats en Libye, et au Yémen. Certains journalistes locaux, députés, et autres spécialistes du domaine ont tiré la sonnette d’alarme, du fait de leur connaissances, investigations, ou expertise dans le domaine, mais les responsables du moment juraient que c’était l’affaire du siècle, traitant les détracteurs de saboteurs et d’incultes pessimistes qui ne connaissaient rien au domaine et encore moins aux affaires, - et aubaines.

Une fois l’indiscrétion de l’O.P.A consommée, certains organes médiatiques politiques et spécialisés tels « Jeune Afrique » dans son édition du 3 décembre 2018, « Maghrebemmergeant dans édition du 26 janvier 2020, le site « businessfrance » dans son édition du 20 décembre 2020, le site «  Europe-petrole.com » du 1 décembre 2018, ou «  petrostrategies » se sont posé la question sur la fiabilité et surtout la rentabilité de la transaction pour Sonatrach, alors que d’autres ont carrément tiré des titre mettant en exergue la « grosse arnaque ».

Les critiques des spécialistes et des magazines sont plus sur la forme et le contenu de la transaction considérant que ladite raffinerie était le centre de litiges en Italie, et le propriétaire ExxonMobil qui voulait s’en débarrasser depuis 2015 n’a pu trouver acquéreur. Les critiques étaient aussi sur la vétusté des installations, le caractère déficitaire de l’usine et les sommes importantes qui devaient être engagées pour la rendre conforme aux normes environnementales, considérant l’âge de la raffinerie, - 70 ans.   

Le fond de l’affaire reste les montant évoqués ou nos responsables ont avancé le chiffre de 725 millions $, déjà considéré comme montant exagéré au vu de l’état de la raffinerie, alors qu’ils ont omis de préciser que le cout réel dépassait le 1 milliard $ sans compter les couts de la mise en conformité en matière environnementale et autre modernisation des équipements, - ce qui obligea Sonatrach à recourir à l’emprunt de 250 millions $.

Au moment précédant l’acquisition, les responsables de la société nationale avaient misé sur l’argumentaire que l’Algérie importait 3 Mt par année de produits raffinés et que la raffinerie en question était la solution toute désignée à ce déficit en traitant du brut algérien. 
D’après les magazines spécialisés, et les spécialistes du domaines « Augusta » est conçue pour du brut de densités moyennes et lourdes et non pour du brut léger de la catégorie produit par l’Algérie, ce qui revient à dire qu’Il faut donc acheter ce brut auprès de tiers, car on ne peut pas façonner du pétrole algérien dans cette usine. Une situation aggravée par le fait que Sonatrach s’est engagée auprès d’ExxonMobil à ce que l’usine d’Augusta lui fournisse un volume donné de lubrifiants pendant dix ans.

Un autre point énigmatique que personne n’arrive à comprendre est qu’au moment où Sonatrach était en négociation pour cette acquisition, elle avait déjà réalisé un programme de rénovation de ses raffineries existantes et projetait la construction d’une nouvelle raffinerie, ce qui impliquait logiquement une diminution de ses besoins d’importation de produits.

Comment personne n’a pu avoir la présence d’esprit que les responsables de Sonatrach voulaient mordicus acheter une raffinerie que les Américains voulaient se débarrasser depuis 2015 sans succès? Comment ça se fait que personne n’a pu constater que ExxonMobil subissait des pertes en injectant en continu des sommes pour essayer, sans succès, de la remettre en conformité? Comment se fait-il que personne n’a pu voir que toute cette transaction ressemblait à une arnaque plus qu’autre chose!

 Le problème de cette raffinerie, au-delà du fait qu'elle est en fin de cycle au vu de son âge ce qui implique que sa capacité réelle et en deçà de ce qui est sur le papier, c'est le côté anti écologique ce qui fait d'elle une source de problèmes et autres tensions de la part des autorités et populations locales. Cette raffinerie est contestée par les locaux qui veulent mordicus la fermer allant jusqu’à monter des actions violentes des opérations de sabotage, - d'après ce qui fut rapporté. De plus, le coût relié à l'environnement est exorbitant ce qui a poussé les Américains à vouloir s'en débarrasser à tout prix. Étant donné qu'il n’y avait aucun repreneur, car personne ne voulait être embourbé dans des procès intentés par les organisations écologiques, certains en cours, les Américains se sont tournés vers leur serviteur Ould Kaddour pour les débarrasser de ce fardeau qui est à la fin de sa vie productive. Si l'on jette un petit coup d'œil au fond, les " Ricains" ont bien pensé le coup car ils ont misé sur l'Algérie pour la reprise de cette ferraille au vu des solides relations en terme dans le secteur énergétique avec l’Italie, - rappel de la reconduction du contrat portant fourniture du gaz Algérien à l'Italie pour 10 nouvelles années, et la reconduction des différents contrats de la société Ennie en Algérie. La question qui s'impose : Comment, à l'instar d'un certain Chakib Khalil à un certain moment, Ould Kaddour a pu quitter le pays alors qu'avant même son limogeage tout le monde évoquait des affaires louches à Sonatrach pendant sa présidence. En lisant qu'une inculpation a été prononcée à l'encore du nommé, est-ce qu’il sera possible de le traduire devant la justice quand on sait qu'il détient (?) la nationalité Américaine en sus de la nationalité Algérienne? On doit préciser que Ould Kaddour demeure innocent jusqu'à ce que sa culpabilité soit prouvée lors d'un procès juste et équitable (?). Un autre gros nom qui s'ajoute à la liste du casse-tête pour les pouvoirs publics tels les Khalil, Bedjaoui, Bouchwareb... Affaire à suivre!

Pour conclure, Monsieur Ould Kaddour, le brillant diplomé du M.I.T aux U.S.A (?) est loin d'etre crédule ou naif pour conclure une affaire perdante comme celle de la raffinerie d'Augista. Bien entendu, tant que la justice n'aura pas écouté sa version et ses arguments, il demeure innocent jusqu'à preuve du contraire, mais la justice doit trouver les motifs réels derrière l'insistance pour une telle transaction que même les Italiens se sont étonnés de la précipitaion dans laquelle les responsables Algeriens de l'époque voulaient la conclure malgré les mises en garde et autres étonnements. 



Salah Eddine Chenini

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