samedi 30 mai 2020





Tentative d’autopsie de « Algérie mon amour » de TV5


Après la diffusion d'“Algérie, mon amour” : “Tant d'hystérie ne ...


Le reportage diffusé sur TV5 semble être le sujet du jour ces derniers jours sur la scène médiatique nationale alors que le pays fait face a une situation des plus critiques sur le plan économique et social sur fond de pandémie.

Le reportage en question fut loin de répondre aux attentes considérant toute la promotion qui l’a précédée l’annonçant comme un évènement inédit qui allait lever le voile sur un évènement extraordinaire que fut le mouvement du 22 février. Le résultat fut en deca des attentes, et décava plus d’un quant a la pertinence du contenu : A défaut de générer un débat sur le sujet du reportage, ce fut le reportage en tant que tel qui devint le sujet des discussions sur les réseaux sociaux, et la matière première prisée par certaines chaines spécialisées nationales et internationales, - une chaine en particulier dont le statut de chaine d’opposition n’est plus à présenter.

Le reportage en question, bien considéré par les uns comme un flop médiatique, et une réussite confirmée par les autres, aura été un succès avéré en titillant la sensibilité de beaucoup de gens soulevant les passions de la grande majorité des algériens, et en donnant de la matière a certains organes de médias en perte de vitesse, et en quête d’un rachat aux yeux des nouveaux hommes forts du moment. Il aura lancé au système une perche pour détourner l’attention des masses des problèmes latents dans lesquels le citoyen moyen de débat pour assurer sa pitance quotidienne, alors que ces memes pouvoirs publics semblent piétiner à trouver des mécanismes et solutions pour répondre aux besoins vitaux des couches les plus défavorisées qui restent les premiers touchés de plein fouet par l’état de confinement imposé par la pandémie. La majorité des intervenants sur les réseaux sociaux semblent passer à cote d’une nuance que les mass médias connaissent du fait de leur formation académique et dont personne n’a eu l’honnêteté de clarifier à savoir la nuance entre reportage télévisuel et le film documentaire, - dans le cas actuel, c’est le format de témoignage.

Le reportage en question advenant que son but ultime était de discréditer les nouveaux hommes forts du moment, n’a fait que servir leurs intérêts en leur servant sur un plateau en argent le sujet de prédilection du systeme pour occuper les administrés et détourner leur attention des problèmes qui rongent le pays en cette période. On ne cesse de lire et d’entendre la fameuse formule de la main étrangère et du complot contre le pays dont le dosage s’est accentué à la suite de la diffusion du reportage en question. Il est à rappeler que c'est ce pouvoir qui octroya un visa pour le journalsite afin qu'il réalise son" oeuvre".

On entend et on lit des interprétations diverses sur le réalisateur dont certains ont voulu réduire à un journaliste de second plan et un opportuniste qui a vu dans le mouvement du « Hirak » une occasion en or pour se faire une hora publicitaire et lancer son image. Or il se trouve que Monsieur Mustapha Kessous, puisque c’et de lui qu’il s’agit, est un journaliste employé par un quotidien, le Monde, de renommée internationale, et qui collabore avec des chaine radio tel RTL et des chaines de télévisions.
Le rôle de l’organe d’information officiel du pays, AFP, qui contraire à son habitude se lança de suite dans le traitement de la diffusion en publiant, d’un seul coup,  trois communiqués dénonçant le produit, donnant le feu vert à certaines chaines privées de surfer sur la vague en émettant des diatribes quotidiennes à l’encontre du réalisateur et des intervenants dans son reportage,- en les présentant comme à la solde de certains cercles avec des agendas perfides contre le pays et ses intérêts.

Le produit en tant que tel s’est imposé une faiblesse flagrante en limitant les interventions d’une frange de la société à travers le témoignage d’un groupe de jeunes d’une certaine classe sociale ce qui ne peut être représentatif de toute la société Algérienne, et encore moins des acteurs réels du Hirak,- qui  reste l'oeuvre de toutes les classes de la socièté sans distinction de sexe  et encore moins d'age ou de niveau académique.

Ce que l’on retiendra des réactions n’est pas le fait que le reportage ait prit cinq jeunes d’une certaine classe sociale au lieu d’inclure les autres acteurs du Hirak, mais Hystérie faite autours du portait de ces cinq jeunes : On est plus dans le déni d’un mode de vie pourtant côtoyé par tous ceux qui le critique et le manque d’objectivité choisie par le réalisateur. On constate qu’une brèche est ouverte dans le mouvement dans le sens ou après avoir joué sur la fibre régionaliste, on verra, surement, la stigmatisation de toute personne qui ne cadre pas avec le standard social voulu par certains. Les cinq jeunes, selon les dernières informations rapportées, sont déjà victimes d’intimidations, pressions, et même menace de mort pour avoir été naïfs, voir crédules. Alors que la société s’enfonce dans cette hystérie, le pouvoir se délecte en servant au peuple son hypocrisie habituelle. En effet, on entend dans les bulletins d’information que le ministère des affaires étrangères a rappelé son ambassadeur en France pour « consultations » : Quelles consultations ? Si réellement ce pas n’était pas de la poudre aux yeux, pourquoi ne pas avoir convoqué l’ambassadeur de ce pays en Algérie pour demander des explications ! On sait tous que la France officielle ne peut intervenir dans le travail des médias pour cause du principe de liberté d’expression.

Pourquoi l’Algérie semble être offusquée par le reportage allant jusqu’à rappeler son ambassadeur pour des consultations ? Telle est la question que tout Algérien doit se poser au-delà des déclarations farfelues de cinq jeunes gens.  Par définition, un reportage télévisuel est un enchaînement d’images qui remplace l’inflation verbale du commentateur pour orienter le regard du spectateur, non pour saisir le sens des images, mais agripper son ouïe par le commentaire. Autant que le documentaire, le reportage filmé est guidé par le choix d'un « angle », c'est-à-dire d'un point de vue subjectif qui servira de fil conducteur. Sa mission n'est pas de développer une problématique mais plutôt d'apporter un éclairage complémentaire à une information d'actualité. Peu importe si c’est un reportage ou un documentaire, selon la forme et le contenu de l’un et de l’autre selon les standards cinématographiques, il en ressort que le système semble offusqué par les images contenues dans le film au su des déclarations des instances officielles comme « …attente aux institutions officielles, attente à l’institution militaire, etc… ».

Un reportage filmé ne peut prétendre faire œuvre d'objectivité. Le choix de l'angle, des témoins interrogés, des lieux et des événements filmés constitue déjà un parti pris. La manière de filmer est aussi un élément subjectif qui révèle la personnalité et les intentions du journaliste. Or, dans le documentaire en question, l’observateur avéré aura remarqué les « piques » qui ont soulevé le gourou de l’Algérie officielle allant jusqu’au rappel de l’ambassadeur.

En revoyant le film loin des passions avec le recul nécessaire, quelques jours après sa diffusion, ce qui donne plus d’espace à une analyse pragmatique de toute cette affaire, on se rend compte que ce sont plus les dégâts visuels à l’attention de l’extérieur que le pouvoir Algérien semble ne pas accepter. J’ai pu, à mon humble avis relever des images assez troublantes dans le cadrage du réalisateur dont l’ultime objectif semble, quand même, suspect :


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00’ :46’’ de la time frame : Cadrage d’une banderole sur laquelle on peut lire « Système dégage » avec la photo de Bouteflika, un képi orné d’une tresse de haut gradé, et surtout la photo de l’actuel président. Cet arrêt sur image dans le film est perçu par le pouvoir comme une attente aux institutions de l’état, et une attaque contre l’armée.



-          0’ :51’’ – 1’ :59’’ de la time frame : Slogan de « …Généraux à la poubelle… ».

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8’ :15’’ de la time frame : Faire le parallèle entre l’indépendance de la colonisation avec la quête du mouvement ce qui met les gouvernants dans la peau de ‘colonisateur’.




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  10’ :59’’ de la time frame : Evocation du rôle de l’armée dans l’interruption du processus électoral de 1991.







-          28’ :37’’ de la time frame : Cadrage d’une banderole portant slogan dénonçant l’élection présidentiel de décembre 2019.

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37’ :05’’- 38’ :35’’ de la time frame : Cadrage de la dénonciation de la primauté du militaire sur le civil.





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38’ :38’’ de la time frame : Interdiction du drapeau identitaire.

-          45’ :37’’ de la time frame : Retour sur les arrestations et la question des détenus d’opinion.



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54’ :52’’ de la time frame : Slogan « pouvoir assassin ».






En conclusion, ce travail n’a fait que resurgir les disputes, des querelles, et des éternelle polémiques. À travers les réactions des « hirakistes » qui continuent de s’enfermer dans des cercles vicieux sans fin : Le pouvoir est accusé de tous les maux, mais ce dernier profite de cette sécheresse intellectuelle qui provoque une inaction collective afin d’asseoir son pouvoir en renforçant sa répression. On a vu qu’un produit audiovisuel  à mobilisé la majorité des Algériens qui se sont laissé manipuler par certaines chaines de télévision concernant un film destiné plus à l’exploitation extérieur qu’au marché Algérien: On a pu constater que nous avons encore tant a apprendre quant aux détachements par rapport a la manipulation. On doit impérativement évoluer par rapport a notre relation avec les médias.

Ce qu’on a tendance à oublier est que nous tous en essayant de diaboliser ce journaliste et son  « œuvre », on vient de lui rendre un service inestimable au niveau de la publicité. On doit impérativement apprendre à se détacher de nos sentiments et apprendre à être plus pragmatique dans le traitement et la consommation des produits audiovisuels.


Salah Eddine Chenini






















dimanche 24 mai 2020






Chams-Eddine: Victime de son charlatanisme (...) ou énième victime des enjeux politiques?




Ennahar vient de renouer avec sa vraie nature en sacrifiant l’un de ses collaborateurs qui lui a, sans aucun doute, permis de booster son audimat durant des années. Certains dirons que ça fait partie de l’environnement de l’audio-visuel, mais n’empêche que les raisons et la manière dont le prédicateur fut débarqué restera une tare dans les annales de cette pseudo chaîne de télévision.

Ce qui est absurde dans cette affaire est que le prédicateur est pénalisé par une chaîne qui essaye de se racheter une virginité aux yeux des pouvoirs publics et de l’ARAV, chaîne dont le passé en matière de ligne de conduite, et autre ligne éditoriale, est loin d’être un modèle,- un passé peu glorieux. Cette chaîne s’efforce de se présenter comme respectueuse des lois et réglementations alors que son statut est loin d’être clair, sans parler du brouillard dans lequel elle fut créée. Le communiqué de la chaîne a essayé de se racheter une conscience en déclarant que la direction de cette chaîne a demandé à son prédicateur vedette de présenter des excuses, chose qu’il a refusé causant, ipso-facto, son limogeage. Des excuses pourquoi et pour qui?  

Le prédicateur est perçu comme une star par certains, un charlatan par d’autres, mais force est de constater que l’homme a un certain style et un certain charisme, et s’est imposé dans l’univers audio-visuel Algérien par ses prêches. Il s’est invité dans les ménages Algériens en faisant le bonheur de centaines de milliers de citoyens qui sollicitaient ses prêches et conseils. L’homme peut agacer par son style qui reste authentique et spécial : Certains trouvent qu’il est arrogant et imbu de sa personne, alors que d’autres voient en lui une bouée de sauvetage à laquelle ils s’accrochent, et une source de réponse à leurs interrogations.

D’emblée, je voudrais préciser, pour éviter tous quiproquo, que je ne suis ni un fervent admirateur et encore moins un adepte de Cheikh Chams Eddine, mais je ne puis que m’insurger sur les circonstances dans lesquelles il fut jeté en pâture par Ennahar afin de peaufiner son image et s’adjuger les faveurs de l’ARAV après six longues années de collaboration durant lesquelles il fut présenté comme une des stars de la chaîne. Ce qui m’importe dans cette affaire, en tant que simple citoyen, est les raisons derrière cette décision qui concerne, au-delà des apparences, tous les Algériens à ce moment précis.

Les raisons évoquées par la chaîne sont une intervention du prédicateur qui n’est pas allé de main morte avec la décision du ministère du culte de garder les mosquées fermées ou en interdisant la prière de l’Aïd dans ces dernières. L’homme est connu pour ses critiques et appels au ministère de tutelle sur divers sujets, ce qui fait de lui un homme qui ne mâche pas ses mots, - un aspect de sa personnalité qui faisaient le buzz sur les réseaux sociaux, et par la même arrangeaient les ‘’ affaires’’ d’Ennahar, - en passant. Ce qui m’importe dans cette affaire est la réaction du ministre du culte qui à travers son intervention télévisée dans laquelle il se laissa aller mettant à nu la nouvelle ligne de conduite des nouveaux hommes forts du moment en matière de liberté individuelle en général, et la liberté d’expression en particulier.

Le prédicateur n’a fait qu’exprimer tout haut ce que la majorité des Algériens pensent tout bas : En effet comment expliquer la multitude de contradiction des plus hautes instances de l’état qui, ces derniers temps, excellent dans l’amateurisme à travers des décision et des contre décisions. La cacophonie régnante atteignit son summum lorsque le gouvernement déclara que le confinement sera maintenu durant les deux jours l’Aïd célébrant la fin du mois sacré. Cette décision fut déboutée en l’espace de vingt-quatre heures par le haut conseil de sécurité (?) qui annonça que le confinement sera levé durant ces deux jours à titre exceptionnel à un moment ou les pouvoirs publics ne cessent de mettre le blâme sur la population qui semble ignorer les directives sanitaires en matière de confinement et distanciations sociales. Ladite décision prit de court certains responsables de tutelles à l’instar du ministre du commerce qui, lors d’une intervention télévisée, déclara qu’il ne fut pas au courant de la décision, et qu’il allait ajuster le programme de son ministère en termes d’astreinte des commerçants durant la période de l’Aïd. Alors les chiffres des personnes nouvellement  infectés, et des décès,  ne cesse de s’allonger, malgré les propos rassurants des pouvoirs publics, on annonce un dé-confinement de deux jours tout en interdisant la prière de l’Aïd : Il y a de quoi  faire sortir le Cheikh de ses gangs!

Le haut conseil de sécurité qui déboute la décision d’un gouvernement est une autre question vitale dont on doit se pencher, et qui annonce une continuité de la primauté du militaire sur le civil dans la gestion du pays à l’heure des grandes déclarations en matière de changement des pratiques du passé et autres évolutions dans la pratique politique.  


Jusqu’à la tout peut sembler normal à l’heure actuelle et dans les circonstances dans lesquelles le pays se trouve, mais ce qui est loin d’être normal est le discours du ministre des affaires religieuses qui fit preuve d’arrogance et de mépris envers tous les Algériens au moment ou son gouvernement ne cesse de promouvoir les changements à venir en misant sur la promotion et le renforcement des libertés, et de la liberté d’expression en particulier. Le ministre en question passa en revue le discours du prédicateur et les raisons du "musellement" commandité du Cheikh en insistant sur le danger de sa prise de position contraire aux directives du conseil des Oulémas de sa tutelle qui semble avoir la parole divine, et ne tolère aucune remise en question, mais ce qui attira mon attention est sans conteste sa phrase ou il dit clairement et sans rougir que toute personne est libre d’exprimer son avis pourvu qu’il garde son avis pour lui.

Cette phrase révèle la nouvelle politique des nouveaux hommes forts du moment pour ce qui est de la liberté d’expression : Tout citoyen est libre de penser ce qu’il lui semble tant qu’il se le garde! Une nouvelle façon d’appliquer le concept de ‘’ liberté d’expression’’ en Algérie. On ne peut passer à travers l’autre phrase du ministre qui sans rougir s’est réservé le monopole du savoir en déclarant que ses instances ‘’…ont le savoir, et le reste du monde ne l’ont pas…Cette déclaration nous renvoie à une période ou la bande de Bouteflika insultait le peuple en le traitant d’ignorant. Tout citoyen a le droit de discuter les décisions de ses décideurs s’agissant de son quotidien, et de la gestion de son pays.

Cheikh Chams Eddine n’a fait qu’exprimer un point de vue sur les contradictions des décideurs du moment. Pourquoi devrait-il être mis au placard pour avoir émis un avis sommes toutes logique : D’une part on interdit la prière, et d’autre on lève le confinement pour deux jours tout en interdisant la circulation des voitures dans les villes et sur routes nationales.

Ce qui est dangereux dans la déclaration du ministre des affaires religieuses reste cette conception de la liberté d’expression qui n’augure rien de bon pour l’avenir. Après avoir criminalisé les publications sur les réseaux sociaux, on invente un nouveau concept de la liberté d’expression en Algérie : On a le plein droit de nous exprimer tant qu’on se garde son opinion pour soi!

En conclusion, cet épisode est le prélude pour des jours sombres pour les citoyens en matière de liberté d’expression. Le système semble avoir des ressources pour innover en inventant des baillons, et en  brimant toute voix qui ose contredire ses décisions ou sa ligne de conduite,- ridicule soit-elle.

Salah Eddine Chenini

jeudi 21 mai 2020





''Ou va le pays''? : L’Éternelle question!





Le titre de cette publication nous renvoie à cette question phare de feu Boudiaf qui posa la même question à un moment ou le pays semblait vacillait entre islamisme aveugle et faillite politique.
En passant en revue la presse nationale ces deux derniers jours, je fus plus étonné des événements sur la scène nationale à l’ère de la pandémie : Hormis le traitement réservé par les différents mass-médias, tous bords confondus, des décisions prises par l’exécutif sans parler de l’éternel problème de la communication d’une instance aussi importante que le service de communication de la présidence de la république.

Le premier gros point d’interrogation est sans conteste les publications sur le site officiel de la présidence de la république dont les édimestres firent étalage de toute l’incompétence possible en publiant des diatribes en bonnes et due forme à l’encontre d’un certain Monsieur Mohamed Larbi Zitout : La publication en question resta vingt-quatre heures pour être effacée par la suite. Le citoyen lambda a certainement raté cette énormité en matière de communication, ce qui ne fut pas le cas pour les spécialistes de la communication et autres observateurs de la scène politique nationale. Peu importe ce que l’on pense du personnage, Monsieur Zitout, n’empêche que la plus haute instance du pays vient de lui donner une encart publicitaire énorme pour sa crédibilité dont lui-même ne s’attendait surement pas. Alors que le but initial était visiblement une attaque pour le diaboliser, la maladresse des responsables du site de la présidence, excusez du peu, ont donné une fleur inespérée à l’intéressé au niveau de la communication, renforçant du coup son image. Ce cafouillage médiatique nous amène à se poser la question sur les compétences en charge de gérer un site aussi sensible que le site officiel de la présidence.

En recoupant les brides d’informations, diffusées par les chaines spécialisées privées et publiques, je ne puis, certainement à l’image de la majorité de mes concitoyens, comprendre la ligne de conduite du gouvernement qui ne cesse de nous gratifier de décisions tantôt bizarres, tantôt contradictoires.  La liste des déclarations somme toute farfelues de l’exécutif ne cesse de s’allonger en commençant par le dé-confinement partiel durant les deux jours de l’Aïd, - annonçant la fin du mois sacré du Ramadhan. D’une part, le ministre de la santé n’a cessé de communiquer sur l’importance vitale du confinement comme seul moyen d’aplatir la courbe de la propagation du virus, et d’une autre on nous annonce que la population pourra avoir une exemption durant les deux jours de l’Aïd comme si le virus observera une trêve durant ces deux jours. On ne peut passer à coté de la décision d’obliger le port de la bavette dans les lieux publiques sans pour autant assurer une disponibilité, et surtout garantir un contrôle drastique de la spéculation des prix des fameux masques, - quand on sait que la majorité de la population qui exerce des métiers autonomes et les journaliers sont sans revenu, - abandonnés à leur sort.

Le plus frappant dans cette décision d’autoriser le dé-confinement est le fait qu’elle émane du haut conseil de sécurité, composé en majorité de hauts gradés de la grande muette, alors que le premier ministre et son ministre de la santé sont pour le maintien du confinement, de même que la plus haute instance de la santé qui chapeaute la situation sanitaire et la gestion de la pandémie. La question qui reste en suspend est pourquoi le haut conseil de sécurité s’immiscerait-il dans une décision qui relève de l’exécutif et des spécialistes de la santé?
    
Une énième interrogation qui ne trouve pas de réponse reste les chiffres diffusés par les différents portes parole officiels. En effet, en regardant les images sur les J.T de centaines de gens à quelques centimètres de distance sur les marchés ou dans les rues pour leurs emplettes quotidiennes, ce qui est le cas d’ailleurs des différents ministres lors des points de presse ou lors de leurs sorties sur le terrain ce qui est loin d’être le bon exemple pour les administrés, on s’étonne que le nombre de citoyens infectés reste relativement bas. La manière d’exposer les chiffres est loin d’être claire car d’une part on annonce une centaine de nouveaux cas, mais le nombre total stagne aux environs de 5000, puis on clore chaque point de presse par un chiffre effarant, le double, du nombre global de malades.

En conclusion, tout Algérien qu’il soit à l’intérieur ou à l’extérieur du pays n’a que ce souhait que le pays tout entier passe à travers cette épreuve avec le moins de dégâts possible. Nos publications ne sont pas le signe d’une haine envers notre pays d’origine : Loin de là, c’est un signe que l’on reste viscéralement attachés au pays qui nous vu naître, au pays qui nous a donné l’éducation, et qui a fait de nous ce que l’on est aujourd’hui. On n’a aucune prétention d’être le tuteur de qui ce soit. Nos publications reflètent cette rage en nous à cause de la mauvaise gestion qui qui ruinent un potentiel inestimable d’un peuple qui peut réaliser des miracles.

Salah-Eddine Chenini

dimanche 10 mai 2020





Opacité sous couvert de  transparence 


Les us et coutumes en termes de politique font que les projets de cette envergure soient distribués aux partis politiques, aux représentants du peuple, et a la société civile.

La situation actuelle fait exception a la règle dans le sens ou toute la classe politique est rejetée par le peuple. Les députés, dans leur majorité, de ce même peuple n’ont aucune légitimité si l’on considère les conditions et autres méthodes qui les ont menées sous la coupole du parlement.

Ecarter le peuple de cette première consultation est un nouvel affront pour les jeunes Algériens qui sont sortis pour demander ce changement et dont le projet est supposé répondre a leurs demandes et revendications. J’ai même pris le temps d’aller sur le site des différents partis et hommes politiques qui furent destinataires du projet, et a mon étonnement aucun n’a daigné le publier sur son site comme si le projet relevait du sacré ou top secret.

Cette restriction, en termes de  diffusion au grand public, nous ramène une nouvelle fois à cette bonne vielle conviction, de la part des hommes forts du moment, que la majorité du peuple est toujours inapte à comprendre la chose politique. La majorité des partis politiques, sans parler des députés, sont loin d’être représentatifs du peuple considérant les conditions dans lesquelles ces derniers furent élus. Hormis, je dirais 10%, des soit-disants députés n'ont aucune légitinité populaire. En plus de cela, et nonbstant le niveau academique, les 90 % restant des députés n'ont aucun niveau intellectuel, et aucune culture politique. Les rares fois que certains et certaines d'entre eux se sont fait questionnés par les mass- médias ont prouvé leur incompétence dans le rôle de représentants du peuple.  

 Les pouvoirs publics doivent se réveiller car le mouvement du 22 février dans son essence est un rejet total des partis politiques qui fut complice, dans sa majorité, dans le chaos actuel du pays par son silence ou par sa complaisance avec la gestion de Bouteflika et de son clan. Le parlement actuel n'a jamais été représentatif des aspirations et encore moins de la voix du peuple car son élection a été entachée par les malversations du parti du pouvoir en premier lieu sans parler de la complicité et la bienveillance des autres partis. Le projet en soi aspire à une révolution dans la pratique de la politique dont le leitmotiv est la transparence.

Au risque de me répéter, j'ai essayé de chercher la copie du projet sur les différents sites officiels tels celui de la présidence, du ministère de l'intérieur…etc sans succès. Si l'on veuille instaurer la transparence comme base de fonctionnement, pourquoi ne pas rendre ce projet accessible au grand public: Après tout, ce projet répond bien aux revendications de ces masses qui ont pris d'assaut la rue non! Il faudrait que les pouvoirs publics arrêtent de voir le peuple comme assisté et incapable de se faire sa propre idée sur les sujets qui touchent son quotidien. Il faut arrêter avec cette notion que le peuple est mineur et qu'il ne peut décider par lui-même de son avenir. Est-ce-que la majorité du peuple possède la culture politique nécessaire pour comprendre le contenu du projet? La réponse est certainement non! Mais la majorité de cette jeunesse dont les plus hautes instances ne cessent de présenter comme mature politiquement doit être impliqué dans ce processus, autrement on sera toujours au même point de départ.

Pour conclure, bien que cette première mouture du projet semble prometteuse, il est bien evident que l’éternel problème de la communication reste le frein a toute initiative que le président Tebboune essaye de prendre. Les différentes bourdes en matière de communication de la part de ceux qui l’entourent risque de réduire à néant toute bonne foie de ce dernier.

Si les pouvoirs publics aspirent à éduquer le peuple, s’ils veulent inculquer en lui le civisme, le patriotisme, le vrai pas celui des slogans, s’ils veulent qu’il soit impliqué dans ce changement de cap, il faudrait impérativement commencer par adopter une attitude de respect envers ce peuple, et arrêter de le traiter comme indigène, immature, et mineur qui a besoin de tuteurs pour décider de son sort. Les nouveaux hommes forts du moment doivent revenir à la raison, et donner plus de considération à cette jeunesse qui est à l'opposé de la génération des années 60-70-et 80. 

Salah Eddine Chenini