Opacité sous couvert de transparence
Les us et coutumes en termes de politique
font que les projets de cette envergure soient distribués aux partis politiques,
aux représentants du peuple, et a la société civile.
La situation actuelle fait exception a
la règle dans le sens ou toute la classe politique est rejetée par le peuple.
Les députés, dans leur majorité, de ce même peuple n’ont aucune légitimité si l’on
considère les conditions et autres méthodes qui les ont menées sous la coupole
du parlement.
Ecarter le peuple de cette première
consultation est un nouvel affront pour les jeunes Algériens qui sont sortis
pour demander ce changement et dont le projet est supposé répondre a leurs
demandes et revendications. J’ai même pris le temps d’aller sur le site des différents
partis et hommes politiques qui furent destinataires du projet, et a mon étonnement
aucun n’a daigné le publier sur son site comme si le projet relevait du sacré
ou top secret.
Cette restriction, en termes de diffusion au grand
public, nous ramène une nouvelle fois à cette bonne vielle conviction, de la part des hommes forts du moment, que la majorité du peuple est
toujours inapte à comprendre la chose politique. La majorité des partis
politiques, sans parler des députés, sont loin d’être représentatifs du peuple
considérant les conditions dans lesquelles ces derniers furent élus. Hormis, je dirais 10%, des soit-disants députés n'ont aucune légitinité populaire. En plus de cela, et nonbstant le niveau academique, les 90 % restant des députés n'ont aucun niveau intellectuel, et aucune culture politique. Les rares fois que certains et certaines d'entre eux se sont fait questionnés par les mass- médias ont prouvé leur incompétence dans le rôle de représentants du peuple.
Les
pouvoirs publics doivent se réveiller car le mouvement du 22 février dans son
essence est un rejet total des partis politiques qui fut complice, dans sa majorité, dans le chaos actuel du pays par son silence ou par sa complaisance avec la gestion de Bouteflika et de son clan. Le parlement actuel n'a
jamais été représentatif des aspirations et encore moins de la voix du peuple
car son élection a été entachée par les malversations du parti du pouvoir en
premier lieu sans parler de la complicité et la bienveillance des autres
partis. Le projet en soi aspire à une révolution dans la pratique de la
politique dont le leitmotiv est la transparence.
Au risque de me répéter, j'ai essayé de
chercher la copie du projet sur les différents sites officiels tels celui de la
présidence, du ministère de l'intérieur…etc sans succès. Si l'on veuille
instaurer la transparence comme base de fonctionnement, pourquoi ne pas rendre
ce projet accessible au grand public: Après tout, ce projet répond bien aux
revendications de ces masses qui ont pris d'assaut la rue non! Il faudrait que
les pouvoirs publics arrêtent de voir le peuple comme assisté et incapable de
se faire sa propre idée sur les sujets qui touchent son quotidien. Il faut arrêter
avec cette notion que le peuple est mineur et qu'il ne peut décider par lui-même
de son avenir. Est-ce-que la majorité du peuple possède la culture politique nécessaire
pour comprendre le contenu du projet? La réponse est certainement non! Mais la majorité
de cette jeunesse dont les plus hautes instances ne cessent de présenter comme
mature politiquement doit être impliqué dans ce processus, autrement on sera
toujours au même point de départ.
Pour conclure, bien que cette première mouture
du projet semble prometteuse, il est bien evident que l’éternel problème de la
communication reste le frein a toute initiative que le président Tebboune
essaye de prendre. Les différentes bourdes en matière de communication de la
part de ceux qui l’entourent risque de réduire à néant toute bonne foie de ce
dernier.
Si les pouvoirs publics aspirent à éduquer le
peuple, s’ils veulent inculquer en lui le civisme, le patriotisme, le vrai pas
celui des slogans, s’ils veulent qu’il soit impliqué dans ce changement de cap,
il faudrait impérativement commencer par adopter une attitude de respect envers
ce peuple, et arrêter de le traiter comme indigène, immature, et mineur qui a
besoin de tuteurs pour décider de son sort. Les nouveaux hommes forts du moment doivent revenir à la raison, et donner plus de considération à cette jeunesse qui est à l'opposé de la génération des années 60-70-et 80.
Salah Eddine Chenini
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