samedi 22 février 2020


Courtoisie et Solidarité 






Cheikh Ali Belhadj a payé sa dette envers la société d’un point de vue légal du moins. Maintenant s’il l’on considère sa responsabilité d’un point de vue moral, il revient au Seigneur de situer là-dessus le jour du jugement.
Si l’on veuille être juste et honnête envers soi, on doit reconnaître que cet homme fut victime des toutes les formes possibles et imaginables d’injustice et autres dépassements du système policier. Cheikh Ali Belhadj a payé sa dette envers la société sur le plan légal : Il a purgé sa sentence en entier, et a la différence des autres figures du F.I.S a refusé toutes les propositions pour une réduction de peine ou une amnistie. Il faut savoir que les autres chefs du F.I.S ont négocié et accepté l’amnistie sous la condition de se taire a jamais, et / ou choisir le chemin de l’exil, ce qui revient à dire qu’ils ont vendu leur âme, honneur, et principes pour jouir de la liberté,- ou dirais-je semblant de liberté. Avec leur silence sur la gouvernance du clan Bouteflika, et la mainmise des apparatchiks, et une nouvelle classe de nouveaux hommes d’affaires proche du clan présidentiel sur les deniers de l’état, ils furent partie prenante de la faillite du pays au niveau politique, moral, et économique : Le pouvoir les a corrompus en achetant leur silence!
Ali Belhadj, a la différence, a refusé l’accord qui allait lui imposer un bâillon le privant de sa liberté de parole et de pensée. Que l’on soit de sa tendance ou non, ce n’est pas le sujet, mais on doit considérer son cas d’un point de vue légataire : L’homme a purgé sa sentence en entier, mais une fois libéré s’est retrouvé acculé quotidiennement par les barbouzes du système mafieux. Il devait recouvrir ses droits civiques comme tout justiciable qui a payé sa dette envers la société.
Ali Belhadj a subi ces injustices car à la différence d’autres figures du F.I.S, il n’a pas accepté de cautionner la rapine du clan Bouteflika. Combien de fois, il fut interdit de vaquer à ses occupations quotidiennes se faisant intimider, interpeller, conduit manu- militari dans des postes de police pour être relâché plus tard sans aucun motif légal et sans aucune accusation, sans qu’aucun magistrat, homme de loi, homme politique, voir citoyen n’ose dénoncer cette injustice!
Il a subi, depuis sa sortie de prison, toutes les injustices possibles car il n’a cessé de dénoncer la folle gouvernance de Bouteflika, et le pillage des deniers du pays par son clan de ministres et autres hommes d’affaires! Soyons honnête envers l’homme : Il n’a jamais dérogé à ses principes en étant égal a lui-même toutes ses années!
Alors que certaines figures de l’ex F.I.S, qui déclarèrent ouvertement sur les plateaux de télévision devant le monde entier avoir exécuté un pauvre soldat du contingent, sont invitées au palais du gouvernement en grandes pompes sous les projecteurs des caméras de la télévision publique, et privées, lui qui n’a jamais pris les armes et payé sa dette pénale est la proie des services de sécurité qui se sont dépassé dans son intimidation!
Je crois que les deux figures du mouvement du 22 Février, étant vécu l’injustice, l’intimidation, et les affres de la prison, ont voulu passer un message qui reflète l’objectif réel de ce mouvement populaire : La justice doit être aveugle! Peu importe de qui il s’agit, tout citoyen a droit à vivre en paix sous la protection de la justice sans distinction de ces tendances politiques, et de ce qu’il a pu commettre tant qu’il aura payé sa dette envers la société! Le geste de Messieurs Bourougraa, et Belarbi est l’essence même de ce mouvement : Un changement dans notre approche des événements : On doit apprendre à se détacher de nos sentiments en face d’événements de ce type. Et aller au-delà des clichés pour saisir l’objectif ultime d’un acte précis. Ces deux figures du mouvement populaire ont voulu faire un geste de solidarité envers quelqu’un qui subit l’injustice au quotidien. Cette action est louable de la part d’activistes qui ont subit les affres de l’injustice du système policier et mafieux.  
Une nouvelle fois, si l’on aspire à être légaliste on ne peut l’être à moitié. La justice doit être pour tous sans exception et sans distinction de  qui il peut s'agir, ou ce qui a pu faire : Si cette personne doit jouir de ses droit civiques , on ne doit en aucun travestir la loi pour pénaliser un citoyen pour ses idéaux, son passé, ou pour le réduire au silence.
Pour finir, je tiens à préciser que je ne fus jamais sympathisant de cette mouvance, et encore moins un supporteur de Cheikh Ali Belhadj; Bien au contraire, j’ai toujours dénoncé ces prises de positions dans les années 90, mais force est de constater que l’homme a dépassé une certaine étape depuis, vecteur de l’âge oblige, mais surtout et avant tout l’homme n’a jamais trahi ses principes, et pour ça, on doit le saluer!

Par Salah Eddine Chenini

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