Mis à part le fait que Bouteflika est toujours pris en charge par l’état, la question de savoir si ce dernier, hormis son état de santé précaire, devrait être, a défaut d’être jugé, convoqué par la justice pour statuer sur ses capacités physiques et cognitives, l’auteur lâche une phrase qui résume en fait la nature du système Algérien, et par conséquent mon scepticisme quant à un réel changement, - du moins sur le court terme : « …Le convoquer serait une décision ‘politique’ très importante… ».
Cette phrase en apparence anodine sous la forme d’un constat, est en fait lourde de sens car elle nous renvoie au mal qui ronge un pays comme l’Algérie depuis l’indépendance à savoir la séparation des pouvoirs, et l’indépendance du système judiciaire. Bien que l’avènement des procès d’anciens ministres et autres anciens hauts commis de l’état depuis la chute du régime de Bouteflika reste une première dans les anales du pays, il reste du chemin à faire. Un homme politique en fonction devrait être perçue comme un justiciable qui ne doit en aucun cas être épargné par la justice advenant que des soupçons venaient à entacher son intégrité. Ce n’est qu’a ce moment que l’on pourra jubiler que les choses s’orientent vers le bon sens, et qu’une réforme réelle et effective est en train de s’opérer.
Nous avons des exemples concrets venants de pays ou la démocratie, la séparation des pouvoirs, et indépendance du pouvoir judiciaire
Nous avons des exemples ou la justice a obligé le gouvernement et son à annuler des décisions politiques à la suite d’un procès dont le jugement est en sa défaveur, - l’affaire des enfants autochtones, jugement de janvier 2016, pour ne citer que cette affaire considérant son caractère et son importance historique. On a aussi le cas de l’ancien premier ministre de la province du Québec qui, durant son mandat, fut convoqué par le tribunal pour s’expliquer à la suite de la parution de son nom dans une affaire d’allégation de corruption.
Pour conclure, la justice doit être loin de toute ingérence politique. Dans un pays de droit, cette dernière ne doit en aucun cas être sous le joug des politiques autrement l’essence même de la notion de ‘justice’ disparaîtrait. La justice doit être aveugle dans son combat contre toute forme de méfait peu importe le mis en cause et encore moins son rang social ou politique.
Par Salah Eddine Chenini
Par Salah Eddine Chenini
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