lundi 2 mars 2020



La justice socle de la société





Apparemment certains magistrats ne peuvent se détacher de leurs vieux réflexes ce qui fait qu’ils prennent la justice pour un jouet dont ils peuvent en disposer à leur guise.


Je voulais revenir sur l’information dont les médias nationaux ont relayé durant cette fin de semaine à propos de la mise sous mandat de dépôt de Monsieur Rebouh Haddad, un des frères de l’ancien patron du F.C.E, et surtout un des associés de l.E.R.T.B.H.

Une nouvelle fois, faut-il rappeler que le groupe des frères Haddad emploie 17000 algériens que certains magistrats semblent vouloir mettre en faillite coûte que coûte par esprit de revanche.

Jusqu’à la, la dépêche semble des plus ordinaires, mais le modus operandi de certains magistrats semble indiquer que malgré la conjoncture, il semble que les vieux réflexes et autres pratiques ont la peau dure. En effet, en passant en revue l’information, j’ai pu comprendre que le mis en cause fut embarqué par la gendarmerie nationale qui l’a présenté au procureur, qui a son tour a ordonné sa mise sous mandat de dépôt pour je cite « …Incitation a des attroupements dans le but de manifester, financement d’attroupements, atteinte a l’unité nationale, et pour conclure falsification de documents officiels et bancaires.

Certains vont certainement dire qu’au vu de son rang et surtout au su de son nom de famille, il mérite ce qu’il lui arrive. N’empêche qu’il reste un citoyen algérien qui fait face a la justice de son pays, et de ce fait cette dernière doit le traiter en toute impartialité sans distinction aucune.

L’essence même de cet extraordinaire mouvement, initié au départ par les étudiants en médecine bien avant le 22 février faut-il le rappeler, ainsi que ses objectifs ultimes restent la fondation d’un pays de droit dans lequel chaque prévenu sera traité avec justesse et équité.
Le mouvement populaire aspire à une justice souveraine, libre, et libérée du dictât des politiques et encore plus des militaires.

Je fus interpellé par les griefs retenus contre Monsieur Rebouh Haddad qui semblent renforcer l’idée que le système judiciaire est toujours sous le joug des forces occultes qui dirigent le pays. Après avoir incarcéré les Tabbou, Boumala, Belarbi, et Bouragraa, pour ne citer que les plus médiatisés, le système continue à aller dans l’excès en matière de manipulation. On a bien vu ces derniers jours, suite a la libération de Monsieur Boumala, que le système judiciaire a mis « dans l’ombre, de façon arbitraire cet homme, tout comme ceux libérés avant lui, pendant sept longs mois pour arriver à un non-lieu, - comme si rien ne s'est passé.
 
L’absurdité de la mise en accusation dans le cas de Monsieur Rebouh est telle que j’ai honte pour les magistrats qui persistent dans leurs pratiques archaïques malgré le vent de changement qui souffle sur le pays. Le Premier chef d’accusation est : « …incitation à des attroupements sur la voie publique dans le but de manifester… » : En lisant ce chef d’accusation, je ne puis m’empêcher de penser que lui en vouloir pour ce grief reviendrait à donner un constat d’infraction pour excès de vitesse pendant d’une course de Formule 1.

En effet, comment expliquer que le système en général, et la justice en particulier assiste docilement à une kermesse hebdomadaire de manifestations durant lesquelles des centaines de milliers de citoyens prennent la voie publique pour crier à gorge chaude leur hostilité envers le système et envers ses sbires tout en demandant une refonte du système, mais on fait arrêter cet homme pour des faits similaires.

Le deuxième grief retenu contre M. Rebouh est, selon les informations relayées, est financement d’attroupement a des fins de manifestation. Je souhaiterai que ceux qui émis le mandat de dépôt nous éclairer comment ils ont pu avoir l’information et surtout les preuves à charge dudit financement. Je ne voudrais même pas évoquer les autres charges qui pèsent sur ce prévenu à savoir falsification de documents officiels et bancaires. La question qui se pose est la suivante : Pourquoi cet homme et pourquoi à ce moment précis?

Il fort probable que certains vont trouver cette publication étrange, mais si l’on aspire à l’édification d’un pays de droit dans lequel la justice est aveugle dans le traitement des prévenus, loin de toute manipulation politique ou autre, on doit dénoncer ce type de modus operandi peu importe le nom de la « victime », ou de son passé, voir de ses méfaits.
La justice doit être le socle sur laquelle la nouvelle république doit reposer. Elle doit être libérée de toute influence partisane et à l’abris de toute manipulation politique.

Tout citoyen a droit a une justice impartiale et juste loin de toute considération de son passé : La justice droit se conformer aux infractions et autres méfaits qui lui sont reprochés sans plus. Les articles obsolètes qui remontent aux années 60 dont la raison d’être à la base fut l’intimidation et la mise sous bâillon des adversaires et autres opposants politique des hommes forts post putsch 1965 doivent impérativement être rayés du code pénal.

Il est grand temps d’arrêter cette mascarade de la justice. Ce que les anciens privilégiés du clan Bouteflika subissent aujourd’hui peut se répéter avec n’importe quel autre citoyen moyen tant que certains n’auront pas compris qu’on ne peut avoir une justice à deux vitesses!

En guise de conclusion, cette publication n'est en aucun cas un plaidoyer en faveur du frère de l’ancien patron du F.C.E, mais une rage contre les pratiques mafieuses des caciques du système.

 
 "Gouverner, c’est maintenir les balances de la justice égales pour tous."
Roosevelt

Par Salah Eddine Chenini

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire