Monsieur Tebboune nomme un universitaire au poste de Premier Ministre
La nomination du premier ministre, Monsieur
Djerrad, par le président Tebboune est le début d’une nouvelle étape pour l’Algérie.
Cette étape va s’avérer cruciale au vu des défis à tous les niveaux dont le
nouveau premier ministre aura à relever. Cette nouvelle phase sera d’autant
plus critique considérant les différents et nombreux chantiers sur le plan
politique, structurel, et organisationnel dont il aura la charge.
Le nouveau locataire du Palais du
Gouvernement sera confronté a une situation économique délicate, - héritage de
la gestion catastrophique de l’ère Bouteflika. Nul doute que son curriculum
vitae reflète des capacités sans contexte, mais son problème majeur sera indéniablement
comment aller vers une feuille de route, qui vraisemblablement requiert des
sacrifices si l’on veuille aller vers une réforme réelle et en profondeur de la
situation économique et financière du pays dont les causes remontent à l’indépendance,
et convaincre le peuple qui n’est pas prêt a faire des sacrifices.
Le problème majeur de l’Algérie, sans
rentre dans les détails, on va essaye de publier prochainement des chiffres de différentes
sources comme le FMI, le Ministère des Finances, le Ministère de l’Économie,
etc, reste que le pays depuis l’indépendance a voulu vivre au-dessus des ses
moyens réels.
D’après le Fond Monétaire International, l’incertitude
politique devrait entraîner un ralentissement du secteur hors hydrocarbures en
2019. Des dirigeants d’entreprises de divers secteurs ont été arrêtés dans le
cadre d’enquêtes sur des affaires de corruption, ce qui a eu pour effet de
perturber l’économie en raison de changements soudains dans la direction et la
supervision de ces entreprises, ainsi que de l’incertitude planant sur les
investissements.
Sur le plan extérieur, le déficit du compte
courant devrait se creuser pour atteindre 8,1 % du PIB, principalement en
raison d’un déficit commercial nettement plus important. La découverte récente
d’un nouveau champ gazier laisse entrevoir un rebond de la production et des
exportations de gaz, mais uniquement à moyen terme, et si et seulement si le
cadre d’investissement dans les hydrocarbures s’y prête.
Cette bride de vecteurs qui vont planer
sur les échéances a court et moyens terme, vont être déterminant dans l’entame
de cette nouvelle phase de l’Algérie post Bouteflika.
Une chose est certaine, peu importe le nom
et les qualifications de la nouvelle composante du gouvernement, ça va de soi
si toutes les composantes de la société ne s’alignent pas et ne s’engagent pas
dans une dynamique d’ajustement et de changement, le pays sera toujours au même
point structurel, et dans une crise sans précédent sur le plan économique ce
qui mènera vers une situation sociale et politique difficile, - ce que personne
ne souhaite.
Une conclusion sur le plan politique s’impose
cependant : Il est évident que le fait que le nouveau président ait fait appel
a un académique pour prendre en charge le gouvernement, est un signe clair que
le modèle politique classique est dépassé. Les partis politiques semblent mis à
l’écart par le nouveau président ce qui augure d’une nouvelle configuration
politique nationale. Il semble que le nouveau président ait apprit la leçon, et
ne va pas mettre sa confiance dans les partis politiques dont la quasi-totalité
furent responsables, sinon partie prenante dans le chaos politique et surtout économique
du pays.
Faire appel a la matière grise est déjà de bon
augure pour l’avenir.
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