dimanche 29 décembre 2019


Est-ce une rupture réelle avec les pratiques du passé

Je pense que la configuration politique nationale est entrain de changer. Le fait que M.Tebboune ait choisi une personnalité en dehors du clivage partisan classique représente une prise de conscience que la configuration politique actuelle est en faillite, et ipso-facto ne peut générer des éléments qui peuvent engager la rupture avec le passé. Il faut souligner que M.Tebboune fut mis a l'écart à peine moins de trois mois après avoir été nommé premier ministre après qu'il a voulu faire le ménage a propos de la mainmise des oligarches sur les deniers publics sans que les partis politiques, alliance et opposition confondus, n'aient eu le courage de prendre position,- de peur de perdre leur pitance, voir perdre les grâces du gérant du palais, un certain Said. Le moment est propice pour lui à condition qu'il s'entoure de gens honnêtes et pragmatiques qui lui transmettent les rapports justes de la situation sans complaisance. Le problème majeur du pays fut, à mon sens, l'information à savoir que les ministres, les chefs de cabinet, les chargés de projets, les présidents de commissions au niveau des ministères maquillaient les rapports qu'ils transmettaient aux différents chefs des différentes tutelles,- ministères. Pour satisfaire l’ego du Rais, on y allait avec la logique du " tout va bien", alors que la réalité du citoyen Lambda était tout autre. Il y a aussi l'intégralité des inspecteurs a différents niveaux qui a toujours fait défaut. Pour avoir l'heure juste, il est impératif d'avoir des données justes. Le plus gros problème sera l'assainissement des finances publiques. Les entreprises publiques, par exemple, ont toujours été sous perfusion : Les banques publiques recevaient des ordres et directives de la haute sphère du pouvoir exécutif pour renflouer leurs caisses sans avoir a suivre les procédures de garantie ou les échéanciers de remboursement. L'autre obstacle, le plus gros depuis l'indépendance, est sans conteste, que le pays a voulu vivre au dessus de ses moyens : On a opté pour le social, ce qui est bien, mais de façon anarchique, ce qui a vu des milliards de $ en transfert sociaux aller vers des gens qui n'ont pas besoin d'aide. Il y a aussi les recettes fiscales hors hydrocarbures dont on arrive pas a récupérer a cause du clientélisme et pots de vin. Le secteur industriel privé doit être encouragé a travers les investisseurs et opérateurs honnêtes qui peuvent apporter un plus sur le plan de l'intégration au niveau du marché du travail, ce qui va baisser le taux du chômage, booster l'apport au PIB, et surtout alléger le fardeau du secteur publique qui reste le plus important employeur. Le problème c'est que cet gros employeur est dans les services, fonction publique, et même pas dans les secteurs économiques! Il y a aussi la représentation du peuple : Il sait et tous les Algériens savent que l'assemblée Populaire Nationale est loin d'être représentative du peuple, sans parler de leurs capacités pour ce rôle de députés, pour la majorité a quelques exceptions près, considérant les méthodes d'élections et d'établissement des listes électorales qui furent en vigueur durant des années depuis l'indépendance, et qui se sont aggravées durant les vingt dernières années en particulier. Pour avoir de la légitimité pour sa feuille de route, on a besoin de députés qui sont capables, tel Monsieur Saadaoui le député de Naâma, et qui soient intègres. Il y a aussi les administrés qui doivent changer de façon de penser et d'agir : Le peuple doit savoir qu'il ne doit pas attendre que l'or lui tombe du ciel: Il faut que les mentalités changent pour arriver a un standard de vie convenable. Chacun doit commencer à penser en terme de productivité dans ses tâches quotidiennes, et se délaisser de cette mentalité du bien commun,- " Drahem el Ba3lek". On doit arrêter de penser que tout doit être gratuit car en réalité chaque service a un coût, et c'est les finances publiques qui les assument. On doit changer nôtre rapport avec le pays au quotidien dans nôtre façon d'agir au quotidien, la façon d'éduquer nos enfants, nôtre rapport avec le civisme et la civilité. Il y a tant a développer sur ce grand chantier. Inchaa Allah de bons augures.

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