vendredi 10 avril 2020


Politique sur fond de COVID-19 en Algérie

Bien que je me sois promis de ne pas écrire sur quelconque sujet politique considérant la situation sanitaire a travers le monde et plus particulièrement en Algérie, je ne puis rester de marbre devant les déclarations de certains hommes politiques, et autres responsables censés gérer la situation économique des classes les plus vulnérables de la société qui doivent composer non seulement avec la COVID-19, mais aussi faire face à une situation financière des plus délicate.

Les décisions prises par l’exécutif et les différents chefs de tutelles vont dans le sens des dispositions prises par la totalité des pays du monde selon les recommandations de l’organisation Mondiale de la Santé, - comme le confinement; jusqu’à la tout semble normal, mais imposer le confinement sur certaines villes à compter de 15 :00 jusqu’à 7 :00 du lendemain est une aberration.
Imposer un confinement durant cette période reviendrait à causer un achalandage plus important aux heures durant lesquelles la population aura à sortir pour les emplettes quotidiennes multipliant le risque d’une éventuelle propagation du virus. Pourquoi avoir instauré un confinement de 19 :00 à 7 :00 pour la majorité des villes du pays alors que d’autres sont soumises à une interdiction de sortie de 15 :00 jusqu’à 7 :00 le lendemain!

On a entendu des déclarations sur la prise en charge des couches les plus vulnérables de la société, mais dans les faits on remarque des contradictions flagrantes de la part des responsables au niveau national, comme de la part de ceux au niveau local. Ce qui reste inadmissible est le fait que les responsables déclarent ouvertement qu’ils ‘’vont’’ mettre sur pied des commissions au niveau des Wilayas et communes pour recenser les familles nécessiteuses. Ce genre de déclarations démontrent le laisser-aller des autorités locales   qui semblent détachées de leurs bases électorales. Il aura fallu mettre sur pied des comités de quartiers dont les patriarches peuvent avoir une idée des familles pauvres dont le besoin en aide est désormais vital. Bien que l’exécutif ait déclaré à qui voulait l’entendre que l’état allait prendre en charge le cas des journalier et les gens des professions libérales, aucune mesure concrète n’a pu être communiquée à date, ce qui met cette catégorie de citoyens dans un état économique critique considérant le confinement.

Autre fait marquant et rageant au moment ou le pays vit des moments graves est cette nouvelle tendance à glorifier des figures militaires; le culte de la personnalité, la culture du dogme, la sacralisation des figures semblent désormais faire partie d’une culture ancrée dans les mœurs politique et journalistique. On nous annonce que la veuve d’un défunt général vient de faire un don de plusieurs camions pleins de nourriture et produits de première nécessité.
Cette information fut relayée par les médias en grande pompe pour découvrir que les produits en question sont en réalité des dons de bienfaiteurs privés.

Malgré la gravité de la situation, la justice Algérienne semble investir dans cette période pour aller de l’avant dans son entreprise de brimer toutes les voix qui osent s’élever pour dénoncer des pratiques hors du temps et ou faire valoir leur opposition a la politique actuelle de la ligne officielle  Sans défendre qui que ce soit, je trouve inadmissible de persister, voir s’acharner,  à maintenir le procès du général a la retraite Benhadid sous un chef d’inculpation aussi absurde qu’est je cite ‘’…atteinte au moral des troupes de l’armée…’’. Comment croire qu'un fils de l'armée qui aura passé le 3/4 de sa vie au service de la nation et de l'armée puisse fomenter un complot pour '' miner'' le moral des troupes dont il fut le leader! Pour que l'on soit clairs: Je n'ai aucune affiliation politique, je n'ai jamais connu de près ou de loin Monsieur Benhadid, je n'ai aucune ambition politique ou partisane: Mes propos sont un simple essai sur une situation que je trouve terrifiante après tant de sacrifices des enfants de l'Algérie.


Le chef d’inculpation en question est d’une absurdité absolue sinon comment expliquer, au même titre que Monsieur Tabou d’ailleurs, qu’une seule personne puisse avoir un tel pouvoir pour miner le moral d’une armée dont les médias ne cessent de glorifier la force et la puissance. Pour rappel, les articles de lois utilisés remontent aux années 60 : Les articles en question furent ‘’pondus’’ pour faire taire les opposants au coup d’état de 1965. Ce qui reste hilarant, en revanche, est le fait que les instigateurs desdits articles n’ont jamais utilisé la batterie de textes de lois contre les opposants d’alors. Ça reste une honte pour la justice algérienne de s’accrocher à des textes de loi d’une époque révolue pour faire taire toute personnalité qui ose émettre un avis contraire a la ligne officielle dans une ère de pluralisme et ,de prétendue, ouverture.

Il semble que la notion de liberté d’expression semble, désormais, en voie d’extension dans ce pays au vu des arrestations répétées de journalistes qui osent diffuser des informations sur la réalité de certaines situations dans l’Algérie profonde qui soient contraire à la ligne officielle.

Bien que certaines parties essayent de faire de leur mieux avec ce qu’ils ont comme moyens pour contenir la situation actuelle, il me semble qu’il reste tant à faire sur le plan de la transparence, justice, et surtout de la communication. Une mention spéciale pour le corps médical et les services de sécurité qui font un travail titanesque dans des conditions extrêmes, que ce soit pour les malades pour les premiers, ou pour  faire respecter le confinement et lutter contre la spéculation pour les seconds, sans oublier les associations et organisations non gouvernementales qui font le travail des partis politiques qui brillent par leur absence.

Salah Eddine Chenini




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