Civils vs. Militaires: La genèse du mal de l’Algérie.
Certes, les figures historiques sur cette photo furent les pionniers de l’Algérie
moderne, mais si l’on regarde notre histoire avec un œil critique, et honnête,
et si l’on veuille faire face à notre histoire avec objectivité et pragmatisme,
on arrivera à la vérité que ces mêmes personnalités
se sont entre-tuées pour s’accaparer le pouvoir bien avant l’indépendance.
Frères d’armes avant le début de la révolution, ils se sont laissé emporter
par l’ivresse du pouvoir. La majorité d’entre eux ont passé la révolution dans
l’opulence et le confort en dehors des frontières pendant que d’autres se sont
battus dans les maquis ou étaient occupes a amasser les fonds pour supporter la
révolution. D’autres a l’instar de feu Zeghar, se démêlaient comme des diables
pour nourrir approvisionner les maquisards en armes et munitions.
Bien avant l’indépendance, le problème qui range le pays en 2020, à savoir
la fameuse légitimité historique et révolutionnaire, et surtout, la primauté du
militaire sur le politique, fut initiée par certains, que dieu ait leur âme respective
après tout, afin d’éliminer les concurrents et assoir leur mainmise sur le
jeune pays. Des 1956 / 57, les divergences et animosités entre les frères d’hier
était
déjà avérée, et les premiers coups bas dépassaient les simples querelles pour
aboutir aux éliminations physiques tellement les enjeux étaient énormes, et les
appétits grandissants.
Le premier, et surement le plus frappant qui allait façonner l’image et le
cours des événements de l’Algérie jusqu’à nos jours, fut sans conteste la
fusion opérée par feu Abdelhamid Boussouf de sa Direction Centrale des Liaisons
Générales ( DCLG), plus tard devenu Ministère des Liaisons Générales et des
Communications ( MLGC), avec le Ministère de l’Armement et du Ravitaillement
Général (MARG) et l’effacement de son patron un certain Mahmoud Cherif. Cette
fusion donna le coup d’envoi de la tradition de la mainmise d’une seule
personne sur un ou des secteurs vitaux du pays, - nous y reviendrons avec une
analyse plus approfondie.
Cette image représente dans sa symbolique la composante de l’Algérie
moderne : On a cote a cote le civil et le militaire. Il faut rappeler que
le civil est celui qui a mit les fondations de la révolution Algérienne, alors
que le militaire a détourné l’essence et les principes du soulèvement armée
contre l’occupation Française.
Quand on observe bien la photo en question, on se rend compte du gâchis causé
par l’appétit vorace des militaires en éliminant les Krim, Abane, Bentobal,
Khider, et en mettant hors-jeu Boudiaf, Abess. Boussouf en payera les frais en
personne puisqu’il sera écarté, sous peine d’être éliminé,
par son fidèle lieutenant un certain Boukharouba.
Pour conclure, et surtout pour éviter tout amalgame, personne ne remet ne
cause le rôle de chacun dans l’effort de guerre d’une façon ou d’une autre, et l‘édification des institution futures. Une chose est
certaine en revanche, nous devons, pour les nouvelles générations, effacer
toute forme de dogme de notre logique, et revoir notre histoire en face et sans
censure pour avancer sereinement vers un avenir solide bâti sur de bonnes
bases.
Une analyse de cette période à venir.
Salah Eddine Chenini
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