samedi 21 décembre 2019


Synopsis


A l’instar de tous mes concitoyens de la diaspora, je ne puis rester insensible face à la situation actuelle dans mon pays natal depuis l’avènement du mouvement du 22 Février 2019, - communément connu comme « Hourak », et non pas « Hirak », linguistiquement parlant.
Tout en saluant cet extraordinaire soulèvement du peuple en général et de la jeunesse en particulier qui donna une leçon en matière de civisme et de maturité dans la gestion de cette prise de conscience, je voudrais revenir sur les étapes qui ont marqué ce mouvement d’un point de vue extérieur. Cet essai n’a aucune prétention de vouloir changer les choses, et encore moins contenir la vérité suprême, mais juste une réflexion ou un constat d’un simple citoyen.  
Connaissant la nature des caciques du système, je ne puis qu’être sceptique quant à la réaction de ces derniers eu égards aux demandes de cet extraordinaire mouvement que j’appelle le mouvement de l’éveil des consciences. Je fus sceptique dès le départ car hormis la dimension de ce mouvement et surtout sa nature pacifique, il a donné des signes de naïvetés juvéniles que les vielles branches du système ont rapidement utilisés avec tout le machiavélisme qu’on leur connait. L’une des failles de ce mouvement reste de ne pas avoir su ou pu dégager des représentants afin d’encadrer ce mouvement, mais surtout engager des négociations avec les tenants du pouvoir.
On a vu émerger des figures politiques de premier plan reflétant parfaitement la réalité de la composante de la population et de la réalité de la configuration politique  de nos jours : On des jeunes a l’image de Monsieur Tabbou, Monsieur Boumala, de Monsieur Belarbi, mais aussi des personnalités historiques tels les Bouragraa, ou encore des poids lourds de la politique qui ont démontré dans le passé leur intégrité en démissionnant de leur postes de responsabilités respectifs  sous l’ère Bouteflika.  Le mouvement a péché par orgueil au moment même ou les premières réunions et consultations ont eu lieu entre certaines personnalités politiques   durant lesquelles des divergences majeures des points de vue ont fait que tout consensus fut impossible à atteindre. Cette situation a fait que certaines personnalités ont préféré quitter les différentes rencontres et réunions au grand plaisir du système. Le système a joué sur les divergences des différentes personnalités qui ont le profil & une vision pour parler au nom et pour le compte de ce mouvement, et porter les aspirations de cette jeunesse aux détenteurs du pouvoir.  
Comme a son habitude, le système sut profiter de l’entêtement des uns et des autres, et sentant un danger imminent du poids de cette nouvelle génération de politiciens sur, à travers sa crédibilité, sur les masses, s’empressa de les mettre à l’ombre sous de faux prétextes pour taire leur voix, et par-dessus tout, pour leur barrer la route a toute éventuelle candidature aux élections présidentielle, - dont le système passa en force. Ce vide en matière d’encadrement du mouvement de contestation mena à un simulacre d’élections dont les figures ne sont autres que le résidu de l’ancien système, - dont tous ont, a une exception, ont joué le rôle de porteurs de cadre du président « déchu ».     
J’ai, a l’instar de mes concitoyens, suivi le lancement de la compagne électorale   avec intérêt et surtout curiosité, avec l’espoir de voir de nouvelles pratiques en matière d’éthique politique. Ce qui ressort de cette dernière, malgré les quelques nouveautés en termes de communication des prétendus programmes, le peuple Algériens fut déçu, à juste titre, par rapport   au perspectives et feuille de route présentée par les aspirants à la magistrature suprême. On a assisté à un prolongement des pratiques archaïques héritées de l’ancien système, et dont le peuple s’est soulevé avec l’espoir de les voir disparaître à jamais. La liste des candidats, retenus par la nouvelle instance dite indépendante chargée d’organiser et surveiller le déroulement de ces élections, se démarquèrent par une absence totale de vision, un populisme sans précèdent, et une langue de bois digne du socialisme dur et pur. On a aussi eu droit a des comédies de piètre  qualité entre les déclarations farfelues et scènes de pitreries entre les prières sur les trottoirs,  les pleurs devant les caméras, les séances de photos dans  les lieux, des attaques frontales avant même le début des hostilités, des dénonciations de fraudes des le deuxième jour de la compagne,   et par-dessus tout des rassemblements devant des salles de conférence vide, ou a défaut a moitié remplies par des écoliers et autres pauvres gens qu’on a appâtés avec quelques milliers de dinars et un repas.
Les candidats en lice n’ont pu convaincre les électeurs de leurs capacités et encore moins de leur profil respectif pour assumer cette lourde charge dans un contexte aussi délicat et sensible. Leur passif dans le système de Bouteflika, ou ils ont tous sans exception joué un rôle dans le maintien d’un président impotent ce qui revient à dire qu’ils furent partie prenante dans la violation de la constitution, ou leurs fonctions aux plus hautes fonctions à la tête de l’état leur a ôté toute forme de crédibilité vitale a tout président pour   pouvoir mener a bien son mandat. Tous sans exception se sont prononcés contre et de façon négative par rapport au mouvement du 22 Février, apostrophant les manifestants et les traitant de tous les noms.
On a eu droit aux traditionnels chapelets argumentés de populisme, langue de bois; Tous sans exception se sont distingués dans l’art d’insulter l’intelligence des Algériens.
La nouveauté suivant l’ère Bouteflika en matière d’élections fut sans conteste la création de l’instance indépendante chargée de l’organisation et de la surveillance de ces dernières. Bien que l’idée soit fort appréciable dans le sens ou l’administration se retrouve hors-jeu du processus, mais la hâte dans laquelle cet organe fut mis en place a fait ressortir des lacunes énormes entachant sa crédibilité.
On pu constater d’emblée que ladite instance manquait de ressources pour couvrir le territoire dans son ensemble ce qui a laissé le champ libre a certains dépassements décrié par la population. Puis vint la signature de la charte morale mise en place et dont les candidats ont tous signée et engagé à respecter, or dès le lancement de la compagne électorale, on a assisté a des dépassements en termes de dénigrement et autres attaques frontales de certains aspirants. On a pu remarquer que ladite instance a vécu un moment de flottement avant de se reprendre et remettre de l’ordre. Puis ce fut le scandale rapporté par la presse et certains candidats concernant le financement par un industriel dans la région d’Oran qui octroya des sommes assez considérables a deux candidats en même temps, sans que cette instance. Il y eut aussi l’utilisation des lieux de culte comme point de départ de la compagne électorale de tous les candidats ce qui contrevient avec la charte de l’instance et même avec la loi de la république.  
Maintenant que le vote est passé de façon libre et transparente selon les uns, au forceps selon les autres, on se retrouve   à la croisée des chemins au vu du marasme en général. On a vu que le mouvement de la population n’a pas fléchi avec la prise de fonction de manière officielle de M. Tebboune en tant que président de la république, et la démission du premier ministre, - une des revendications initiales du mouvement. Cette configuration semble un casse-tête chinois pour le nouveau président fraîchement élu car il doit en trouver une solution pour que les pouvoirs publics reprennent le droit sur la rue, pour reprendre le jargon des services concernées.
La rue maintient sa position par rapport aux élections en général, mais on commence a distinguer une brèche dans le bloc des millions de manifestants qui ont prit la rue depuis le mois de février; une partie pense dur comme fer que le nouveau locataire d’El Mouradia N’est autre que le coté civil des détenteurs du pouvoir réel, alors que l’autre partie semble croire que maintenant que le pays reprend le chemin de la légalité et de la légitimité constitutionnelle, on devrait faire bloc derrière le nouveau président pour commencer à  bâtir une nouvelle Algérie selon la feuille de route divulguée lors de la compagne électorale.
Prenant en compte la situation du pays a tous les niveaux, je pense qu’on doit se rendre a l’évidence que un cap a été franchi. Les plus réalistes vous diront que les revendications continues de la rue ne seront pas satisfaites. Pour éviter de s’enliser dans la situation actuelle, il serait judicieux de donner crédit au nouveau président et d’attendre pour voir.
Il serait sage ne pas faire lui faire un procès d’intention, et le juger sur les faits. Une chose est certaine, l’Algérie vient de passer a une nouvelle étape avec cette jeunesse avide de démocratie et de liberté. Si le nouveau président est sérieux conscient des enjeux et surtout de la nouvelle réalité, il va aller dans le sens de cette jeunesse. Donnons-lui une chance a défaut d’avoir le choix !








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