lundi 16 août 2021

 L’éternel problème de la communication, et des questions en suspens !


 Tous les Algériens n’ont pas pu rater le point de presse du directeur de la Police Judiciaire à la suite de l’arrestation en un temps record, faut le souligner, des présumés responsables de la  mort de feu Djamel Bensmail.

  Tous comme nous sommes avons remarqué les lacunes flagrantes dans la communication du Directeur de la Police Judiciaire qui vient contredire le communique de presse du parquet de Larbaa Nath Irathen. On n’arrive pas à comprendre comment ça se fait que les deux services n’ont pas pu coordonner leurs informations avant de s’adresser à l’opinion publique par communiqué pour le parquet et a travers un point de presse pour la Police judicaire. En effet, alors que le parquet mentionne clairement dans son communiqué que le fougon transportant le défunt fut ceinturé par une foule de gens surexcitées tout au long du trajet jusqu’au poste de police de la Daira, chose confirmée par les vidéos publiées sur la toile, le Directeur de la Police judiciaire, pour sa part, déclara que les policiers une fois arrivés au poste de police remarquèrent que les lieux étaient envahis par une foule dense et hostile. Ces déclarations contradictoires ne peuvent que semer le doute chez les citoyens, et donner matière à la surenchère aux détracteurs du système.

Pour clarifier les choses, je ne m’inscris nullement dans la ligne de pensée des adeptes du complot d’état a l’instar des Amir « machin », Zitout  « Truc » et consort ; je dis seulement que la communication des deux parties qui se sont exprimé sur les tenants et aboutissants préliminaires du meurtre furent loin d’être coordonnée ce qui a donne matière friable aux détracteurs des service en particulier, et l’état en général,- eux qui n’attendent que la moindre faille pour aller dans leur logique et propos destructeurs. En contrepartie, ce qui a précédé n’est en rien un plaidoyer a décharge des services concernés.

En ce qui concerne les agents de police en charge du transfert du défunt vers le poste, et selon les trames vidéo disponibles sur la toile, nul ne peut occulter les efforts déployés pour contenir une foule hostile et déterminée, - pour ne pas dire manipulée- ce qui reste à confirmer par l’enquête. Il est facile pour nous autres dans le confort de notre salon, derrière les écrans de nos laptops a 1000$ de critiquer les agents de police en plein action. Néanmoins, je pense que les officiers de ce corps ont fait preuve de manque de discernement et autre jugement dans le traitement tactique de l’évènement : D’après les vidéos, et en contradiction de la déclaration du Directeur de la Police judicaire, la foule n’était pas devant le poste de police, mais ceinturait le fougon cellulaire des le début. Tout en étant inculte des procédures internes de ses services, je pense, quand même, que les agents en charge du transfert ont informé leurs supérieurs par radio de la situation : Pourquoi, advenant un sous-effectif du poste comme mentionné lors du point de presse, ne pas avoir fait appel a la gendarmerie pour assurer l’intégrité physique du défunt ? On comprend aisément les directives de ne pas user des tirs de sommation pour éviter tout débordement, ce qui aurait donné un terrain fertile a certaines parties pour crier à la bavure, et fait entonner le son de cloche des droits de l’homme, complots d’état, et manipulations des différents services !

Pour conclure, je pense qu’il aurait été habile et intelligent de la part de la direction générale de la Sureté national de diligenter une équipe d’enquête, ou, comme il est d’usage dans beaucoup de pays, de faire appel a d’autres corps, comme la gendarmerie, pour donner plus de crédibilité sur l’enquête préliminaire, et lever le voile sur les éventuelles ambigüités  avant de faire des points de presse et communiquées contradictoires sur des évènements cruciaux de cette affaire. Il aurait été plus que nécessaire de se concerter avec le parquet de la localité qui a vécu les évènements pour avoir une version uniforme qui reflète la réalité des choses ! Il faut que les hauts commis de l’état arrivent une fois pour toute à intégrer dans leur imaginaire qu’ils ont affaire à une population dont la majorité respire le numérique, une population dont 70 % sont ouvert sur ce qui se fait dans le monde. L’information n’est plus dans la dynamique du parti et autre chaine unique qui en contrôlait la diffusion et le contenu. Il est plus que vital que nos hauts commis de l’état corrigent les carences latentes et flagrantes en matière de communication pour garder la crédibilité de leur action. Il suffit, pour nos hauts commis de l’état, d’observer, avec un peu de recul, comment les réseaux sociaux furent pris d’assaut par des internautes en matières de preuves, recevables sur le plan légal, sans parler des analyses dont certaines semblent tout a fait crédibles et réalistes,- tout en repellant que les services concernés se sont basé sur les publications sur les réseaux sociaux pour avancer dans leur enquête préliminaire et arrestations en un temps record des présumés assassins.

©Salah-Eddine Chenini    



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