L’éternel problème de la communication, et des questions en suspens !
Tous les Algériens n’ont pas pu rater le point de presse du directeur de la Police Judiciaire à la suite de l’arrestation en un temps record, faut le souligner, des présumés responsables de la mort de feu Djamel Bensmail.
Tous
comme nous sommes avons remarqué les lacunes flagrantes dans la communication
du Directeur de la Police Judiciaire qui vient contredire le communique de
presse du parquet de Larbaa Nath Irathen. On n’arrive pas à comprendre comment ça
se fait que les deux services n’ont pas pu coordonner leurs informations avant
de s’adresser à l’opinion publique par communiqué pour le parquet et a travers
un point de presse pour la Police judicaire. En effet, alors que le parquet
mentionne clairement dans son communiqué que le fougon transportant le défunt fut
ceinturé par une foule de gens surexcitées tout au long du trajet jusqu’au
poste de police de la Daira, chose confirmée par les vidéos publiées sur la
toile, le Directeur de la Police judiciaire, pour sa part, déclara que les
policiers une fois arrivés au poste de police remarquèrent que les lieux étaient
envahis par une foule dense et hostile. Ces déclarations contradictoires ne
peuvent que semer le doute chez les citoyens, et donner matière à la surenchère
aux détracteurs du système.
Pour
clarifier les choses, je ne m’inscris nullement dans la ligne de pensée des
adeptes du complot d’état a l’instar des Amir « machin », Zitout « Truc » et consort ; je dis
seulement que la communication des deux parties qui se sont exprimé sur les tenants
et aboutissants préliminaires du meurtre furent loin d’être coordonnée ce qui a
donne matière friable aux détracteurs des service en particulier, et l’état en général,-
eux qui n’attendent que la moindre faille pour aller dans leur logique et
propos destructeurs. En contrepartie, ce qui a précédé n’est en rien un
plaidoyer a décharge des services concernés.
En
ce qui concerne les agents de police en charge du transfert du défunt vers le
poste, et selon les trames vidéo disponibles sur la toile, nul ne peut occulter
les efforts déployés pour contenir une foule hostile et déterminée, - pour ne
pas dire manipulée- ce qui reste à confirmer par l’enquête. Il est facile pour
nous autres dans le confort de notre salon, derrière les écrans de nos laptops
a 1000$ de critiquer les agents de police en plein action. Néanmoins, je pense
que les officiers de ce corps ont fait preuve de manque de discernement et
autre jugement dans le traitement tactique de l’évènement : D’après les vidéos,
et en contradiction de la déclaration du Directeur de la Police judicaire, la
foule n’était pas devant le poste de police, mais ceinturait le fougon
cellulaire des le début. Tout en étant inculte des procédures internes de ses
services, je pense, quand même, que les agents en charge du transfert ont informé
leurs supérieurs par radio de la situation : Pourquoi, advenant un sous-effectif
du poste comme mentionné lors du point de presse, ne pas avoir fait appel a la
gendarmerie pour assurer l’intégrité physique du défunt ? On comprend aisément
les directives de ne pas user des tirs de sommation pour éviter tout débordement,
ce qui aurait donné un terrain fertile a certaines parties pour crier à la bavure,
et fait entonner le son de cloche des droits de l’homme, complots d’état, et
manipulations des différents services !
Pour
conclure, je pense qu’il aurait été habile et intelligent de la part de la
direction générale de la Sureté national de diligenter une équipe d’enquête, ou,
comme il est d’usage dans beaucoup de pays, de faire appel a d’autres corps, comme
la gendarmerie, pour donner plus de crédibilité sur l’enquête préliminaire, et
lever le voile sur les éventuelles ambigüités avant de faire des points de presse et communiquées
contradictoires sur des évènements cruciaux de cette affaire. Il aurait été plus
que nécessaire de se concerter avec le parquet de la localité qui a vécu les évènements
pour avoir une version uniforme qui reflète la réalité des choses ! Il
faut que les hauts commis de l’état arrivent une fois pour toute à intégrer
dans leur imaginaire qu’ils ont affaire à une population dont la majorité
respire le numérique, une population dont 70 % sont ouvert sur ce qui se fait
dans le monde. L’information n’est plus dans la dynamique du parti et autre chaine
unique qui en contrôlait la diffusion et le contenu. Il est plus que vital que
nos hauts commis de l’état corrigent les carences latentes et flagrantes en matière
de communication pour garder la crédibilité de leur action. Il suffit, pour nos
hauts commis de l’état, d’observer, avec un peu de recul, comment les réseaux sociaux
furent pris d’assaut par des internautes en matières de preuves, recevables sur
le plan légal, sans parler des analyses dont certaines semblent tout a fait crédibles
et réalistes,- tout en repellant que les services concernés se sont basé sur
les publications sur les réseaux sociaux pour avancer dans leur enquête préliminaire
et arrestations en un temps record des présumés assassins.
©Salah-Eddine Chenini