lundi 10 août 2020

 

Procès Drarni ou l’achèvement de la liberté d’expression


Algérie : Le journaliste Khaled Drareni condamné à trois ans de ...

À la lecture des chefs d’inculpation retenus contre Khaled Drarni, je ne puis que conclure que cette lourde condamnation est un message clair pour les citoyens en général, et certains activistes en particulier, surtout les plus médiatisés, que toute tentative de reprendre la rue pour dénoncer   l’état désastreux de la gestion du pays trouvera le glaive d’une justice à moitié aveugle pour les mater et les réduire au silence.

Condamner Khaled Drarni à cette peine pour je cite « incitation à un attroupement non armé, et « atteinte à l’unité nationale » reviendrait à donner une contravention pour excès de vitesse lors d’une course de Formule 1. Comment expliquer qu’un juge puisse dormir la conscience tranquille avoir envoyé une personne, journaliste de surcroît, dont le travail consiste à rapporter les faits en sa qualité de témoins oculaire, à une période les marches étaient un fait naturel et normal de la vie quotidienne du pays.

Comment expliquer cette tentative de réduction au silence d’un journaliste pour avoir été dans la rue à une époque ou la rue était prise d’assaut par des millions d’Algériens avec le consentement des forces de l’ordre et de la classe politique!

Comment justifier de manière honnête et plausible que les pouvoirs publics, la classe politique, les nouveaux hommes forts du moment nous servent à longueur de journée le couplet du « Hirak béni » qui sauva l’Algérie de la bande de voleurs, mais d’un autre coté on maintien cet abjecte chef d’inculpation.

Pourquoi en plus de lui ôter sa liberté pour les 4 années à venir, on lui enlève ses droits civiques et surtout ses droits politiques pour quatre longues années, le mettant au même diapason que ceux qui furent condamnés pour des détournement de milliards de $!

Le même constat s’applique pour e cas de Samir Belarbi dont le système s’acharne sur son cas pour le réduire au silence en lui imposant une interdiction de toute activité politique pour les quatre années à venir.

Pour conclure, le pays semble s’acheminer vers une nouvelle ère ou la liberté de pensée, la liberté d’expression et de parole n’ont pas leur place. On est passé de l’ère de la corruption des médias, la corruption des consciences vers la force de l’intimidation et l’emprisonnement! Brejnev lui-même nous aurait envié l’état de la situation délétère qui prévaut en Algérie ces derniers temps!

Salah-Eddine Chenini

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