Qui et pourquoi protège-t-on Abdelaziz Bouteflika ?
Si l’on évoque le nom de l’ancien président, les Algériens dans leur
grande majorité vous diront que Abdelaziz Bouteflika doit être jugé peu importe
son état de santé.
On nous a tarabusté, durant presque deux décennies, avec des
déclarations et des affirmations, jusqu’à la limite des brimades et des insultes,
de politiciens, tous bords confondus, preuves médicales (?) à l'appui qu'il
avait toute ses capacités physiques et mentales pour diriger le pays, et même à
briguer un 5 -ème mandat. Le jugement de Bouteflika devrait avoir lieu à titre
symbolique et comme gage d'une nouvelle ère de la justice Algérienne dont les
nouveaux hommes forts du pays n’arrêtent pas de promouvoir, - si tel est le
cas. Mais comment les Algériens espèrent que les nouveaux hommes forts du pays peuvent
avoir le courage nécessaire et surtout l’honnêteté pour présenter devant la
justice le bourreau de l'Algérie alors que tous sans exception, dans un passé proche, très proche même, voulaient mordicus
le maintenir sur son « trône » tel un pantin qu’on manipule à sa
guise.
La dernière déclaration du président quant à un niet sur le sujet indique
clairement que la démission de Bouteflika rentre dans le cadre d’un accord
tacite avec certains cercles (?) en contrepartie de l’assurance d’une immunité pour
sa personne, et une protection pour les siens. La fameuse déclaration de Sellal
lors du procès de Tahkout voulant qu’il fut le véritable « patron »
de la maison Algérie depuis pratiquement 2013 ne peut être qu’un autre signe de
tractations entre ce dernier, qui à titre de rappel joue sa tête, et les
prétendus cercles occultes qui lui auraient assuré que les siens seraient
épargnés par « la purge judicaires ».
Personnellement, je reste sceptique
de voir Bouteflika devant la justice Algérienne car l’adage dit qu’on ne peut
faire du nouveau avec du vieux. Pourquoi après la fameuse déclaration de Sellal
sur l’état de Bouteflika depuis 2013 et surtout 2017 la justice ne s’est pas penchée
sur le cas des différents médecins qui ont signé le fameux certificat médical
attestant de sa capacité physique et mentale? On aurait souhaité que la presse,
de pacotille, se penche sur cette affaire qui reste un délit en termes de faux
et usage de faux, fausses déclarations, falsifications, abus de fonction, et autre
trahison du serment du métier.
Tant que les Algériens n’auront pas appris à
faire face à leur histoire, et n’auront pas tiré les leçons du passé, on sera
toujours au même point de départ entrecoupé d’incessants rêves et périodes de
transition vers le vrai changement!
Salah Chenini
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