samedi 25 juillet 2020






Qui et pourquoi protège-t-on Abdelaziz Bouteflika ?




Si l’on évoque le nom de l’ancien président, les Algériens dans leur grande majorité vous diront que Abdelaziz Bouteflika doit être jugé peu importe son état de santé.

On nous a tarabusté, durant presque deux décennies, avec des déclarations et des affirmations, jusqu’à la limite des brimades et des insultes, de politiciens, tous bords confondus, preuves médicales (?) à l'appui qu'il avait toute ses capacités physiques et mentales pour diriger le pays, et même à briguer un 5 -ème mandat. Le jugement de Bouteflika devrait avoir lieu à titre symbolique et comme gage d'une nouvelle ère de la justice Algérienne dont les nouveaux hommes forts du pays n’arrêtent pas de promouvoir, - si tel est le cas. Mais comment les Algériens espèrent que les nouveaux hommes forts du pays peuvent avoir le courage nécessaire et surtout l’honnêteté pour présenter devant la justice le bourreau de l'Algérie alors que tous sans exception, dans un passé proche, très proche même, voulaient mordicus le maintenir sur son « trône » tel un pantin qu’on manipule à sa guise. 

La dernière déclaration du président quant à un niet sur le sujet indique clairement que la démission de Bouteflika rentre dans le cadre d’un accord tacite avec certains cercles (?) en contrepartie de l’assurance d’une immunité pour sa personne, et une protection pour les siens. La fameuse déclaration de Sellal lors du procès de Tahkout voulant qu’il fut le véritable « patron » de la maison Algérie depuis pratiquement 2013 ne peut être qu’un autre signe de tractations entre ce dernier, qui à titre de rappel joue sa tête, et les prétendus cercles occultes qui lui auraient assuré que les siens seraient épargnés par « la purge judicaires ». 

Personnellement, je reste sceptique de voir Bouteflika devant la justice Algérienne car l’adage dit qu’on ne peut faire du nouveau avec du vieux. Pourquoi après la fameuse déclaration de Sellal sur l’état de Bouteflika depuis 2013 et surtout 2017 la justice ne s’est pas penchée sur le cas des différents médecins qui ont signé le fameux certificat médical attestant de sa capacité physique et mentale? On aurait souhaité que la presse, de pacotille, se penche sur cette affaire qui reste un délit en termes de faux et usage de faux, fausses déclarations, falsifications, abus de fonction, et autre trahison du serment du métier.

Tant que les Algériens n’auront pas appris à faire face à leur histoire, et n’auront pas tiré les leçons du passé, on sera toujours au même point de départ entrecoupé d’incessants rêves et périodes de transition vers le vrai changement!

Salah Chenini

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