vendredi 3 avril 2020





 Faillite des Structures de Base, et Précarité de la Situation Économique sur fond de COVID-19




En ces temps de pandémie, la situation de l’Algérie semble délicate non seulement à cause de la propagation de ce virus, mais au vu de l’accumulation de la gestion catastrophique   de l’économie en général et des finances du pays durant les vingt dernières années. Cette épreuve, bien que tous les Algériens connussent depuis des années, l'état actuel suite à la propagation du virus, a dévoilé la profondeur des dégâts que Bouteflika et ses différents gouvernements ont causés. 
Bien que le nouveau président et son gouvernement essayent par tous les moyens en leur possession de faire de leur mieux pour gérer une situation inédite et précaire, on découvre que le pays semble ne pas avoir un protocole fonctionnel en matière de gestion des crises de cette ampleur. On se rend compte qu’aucun stock stratégique n’a été planifié au vu de la pénurie dès les premières semaines des masques et autres matériels médicales. D’emblée, on ne peut imputer cette situation à ce gouvernement, - sans pour autant prendre parti pour le nouvel exécutif.
La situation est d’autant plus critique suite à la dégringolade continue du cours du baril qui se situe aux environs des 22 $ rendant la situation économique par temps de COVID-19 critique.
En écoutant les informations entourant la gestion de la pandémie en Algérie, je ne fus pas surpris d’apprendre que l’Algérie acceptait une ‘’ aide’’ d’un montant de 130 millions USD,- ‘’sans intérêt’’ du Fond Monétaire International (F.M.I), et de la Banque Mondiale (B.M). Jusqu’à la tout semble normal au vu de la situation financière du pays, mais ce que je ne trouve pas normal c’est la façon dont les pouvoirs publics, et à leur tête le premier magistrat du pays, ont communiqué l’information aux administrés. Personnellement, j’ai eu la nette impression qu'à travers la formulation, on a voulu dérouter l’opinion public en jouant sur les mots employés : On parle ‘’d’aide’’, puis on rajoute ‘’ sans intérêts’’, ce qui revient à dire que c’est loin d’être  une aide mais bel et bien un prêt, en d’autres termes un emprunt.
On s'entend que dans la politique, la langue est vital: la formulation à travers le choix des mots est très important en temps normal, et devient une arme à double tranchant par temps de crise.Le président joue sur les mot en faisant référence aux resserves en devises étrangères: Pourquoi Monsieur Tebboune a utilisé le mot '' ...Il reste 60 milliards de Dollars...'', alors qu'il pouvait aisément dire '' nous avons tel chiffre dans les caisses''. Est-ce formule pour se dédouaner par rapport à la  situation financière actuelle.
Le peuple comprend la situation, mais ce qui est inadmissible ce sont les bonnes vieilles habitudes et réflexes en termes de communication qui font qu’on sous-estime le peuple durant les points de presse. Les auditeurs ont pu relever les contradictions flagrantes dans le discours du président : D’une part, il parle des capacités suffisantes du pays à faire face a la pandémie, mais en contrepartie, il nous annonce cette fameuse aide du F.M.I et de la B.M pour palier a la COVID-19.
Je crois que le président comme son gouvernement doivent absolument commencer à adopter une autre approche pour ce qui  de  la communication.
Universités : Ces effarants taux d'échecs qui font craindre le ...Cela dit, nous devons, d’un autre côté, saluer les gestes et décisions prises par le président et son équipe pour palier, du moins, au maximum aux répercussions de toute cette situation. La décision de ne plus faire appel aux cabinets d’expertise étrangers va faire économiser au trésor public entre 7 et 13 millions de USD. Cette décision est en somme une correction des pratiques de l’ancien système quand on sait que les fameux cabinets faisaient appel a des consultants Algériens pour leurs contrats.
La deuxième décision qu’est la réduction des importations en éliminant tous les produits non nécessaires, et surtout ceux qui peuvent être produits localement est a saluer. Cette décision était tant attendue par les producteurs et autres opérateurs économiques Algériens depuis des années. Cela va couper court aux transactions frauduleuses et magouilles de beaucoup de personnes qui ont profité du système Bouteflika en la matière, - la surfacturation entre autres. La décision ne pas toucher au budget des secteurs de la santé, de l’enseignement est elle aussi à saluer.
Des agents de la santé à l'hôpital Pompidou en France. (Photo: JOEL SAGET / AFP)Ce que l’on retiendra de cette situation et son impact sur un pays comme l’Algérie, est sans conteste l’émergence de forces vives du pays. Les universités qui dévoilent leurs capacités a produire des produits parapharmaceutiques dont le pays en a grand besoin. Les centres de recherches et autres instituts scientifiques qui inventent et sont en phase de passer a la phase production de matériels médicaux. La machine productive nationale se mets en branle pour faire étalage de ses capacités à produire et à couvrir le marché national. 
On doit aussi saluer cette capacité d’adaptation et de flexibilité de l’appareil économique national privé qui change de créneau pour s’adapter à la situation d’urgence. Je pense que les décisions prises par M. Tebboune ont donné l’opportunité tant attendu par les opérateurs économiques pour prouver leur potentiel, et ouvre, par la même, la voie aux universités, centres de recherches, et instituts pour se mettre en valeur, et apporter leur contribution a l’économie nationale.
Pour finir, cette situation d’urgence peut être une étape salvatrice pour que les forces vives du pays, les scientifiques, et universitaires locaux de prendre leur envol, et prouver qu’ils ont le potentiel pour faire avancer le pays par des produits locaux. Tout ce que l’on espère reste que le pays s’en sortira avec le peu de dommage possible.

Salah Eddine Chenini





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