Scandale & dérapages d’anciens ministres de Sellal a l’heure du COVID-19
Une énième dérive en termes de communication par le biais d’une personnalité
aussi importante que le porte-parole de la présidence de la république, ancien
ministre de la communication sous Sellal du temps de Bouteflika, - rien que ça !
La dernière sortie médiatique, ou dirais-je bouffonnerie, en question émane
d’une personnalité de premier plan, porte-parole de la première institution du
pays, renforce la pertinence de l’adage qui dit qu’on ne peut faire du nouveau
avec du vieux. Monsieur Mohand Oussaid, pour ne pas le nommer, a fait étalage
de toute l’absurdité de certains hauts commis de l’état donnant la nette
impression que ces derniers vivent dans une quatrième dimension loin de la réalité
du reste des Algériens en cette année 2020.
Malgré le soulèvement populaire du 22 février dont l’une des revendications
est la fin des vieilles habitudes, et la coupure finale et définitive
avec les pratiques du passé dont la langue de bois, la manipulation à travers
le mensonge et tromperie, il semble que le lègue des anciens bouffons de l’ère
Bouteflika tels Ould Abbes, Ghoul, Tliba et Cie ont de beaux jours devant eux même
en ces temps de pandémie.
Le rocambolesque porte-parole de la présidence
s’est, désormais une tradition chez quiconque qui accède a des postes de responsabilités,
magistralement ridiculisé tout en portant atteinte a la crédibilité des plus
hautes instances de l’état en se donnant en spectacle sur la chaîne nationale a
travers laquelle il s'est pas géné d'user jusqu'a en abuser de l’intemporel instrument favori de tout régime autoritaire qu’est le complot et
autre machination ourdie par la fameuse « main étrangère »
avec, bien entendu, l’aide de certains Algériens a la solde des ennemies de la mère
patrie. Il s’est ridiculisé avec brio sur la chaîne
nationale en gratifiant les Algériens des complots contre le pays en ces temps
de pandémie comme si le reste du monde n’avait que ça comme priorité à l'heure ou tous les pays du monde s’attèlent à trouver des solutions de tous ordre à ce
fléau.
Monsieur Oussaid nous apprend avec sa sagesse de singe que les publications visant
l’Algérie, plus particulièrement dénonçant les contradictions de l’action du
gouvernement et la mauvaise gestion et autres dépassements des responsables de
l’état, sur les réseaux sociaux en général et Facebook en particulier sont à
70% l’œuvre de personnes vivant a l’étranger du pays, - ce qui revient a dire
que les 30 % restant sont les Algériens de « l’intérieur » qui
cautionnent, voir sont satisfaits de leurs dirigeants en ce qui concerne la gestion
de la pandémie à l’heure de la plus grave crise financière et économique que le
pays eut à vivre. Il nous apprend, par
la même, que le pays allait importer des équipements sophistiques pour
localiser l’endroit exact des publications a l’étranger laissant entendre sa complète
méconnaissance du fonctionnement des réseaux sociaux, - Facebook en particulier.
L’annonce en grande pompe de l’importation en devises fortes de matériels afin
de localiser les positions des éditeurs comme si c’était une priorité vitale
pour le pays en ces moments de crise ! C’est la preuve que ce
dinosaure est inculte et a des années lumières de la majorité de la jeunesse Algérienne
qui vit au quotidien l’ère du numérique et l’espace virtuel.
Le monsieur nous sert l’éternelle et traditionnelle formule complotiste de façon
implicite ou explicite évoquant la fameuse main étrangère qui ne cesse de manipuler les
enfants errants de l’Algérie pour mettre à genou le pays qui reste la
convoitise des grandes puissances. Cet argument, usé et abusé par nos
gouvernants, semble le paravent parfait pour un musellement en bonne et due
forme de la liberté d’expression : dans le même contexte, le porte-parole
de la présidence a justifié l’arrestation et l’incarcération de journalistes dont
le seul tort fut de faire leur travail qui consiste a informer l’opinion
publique des lacunes des autorités a tous les niveaux dans le gestion de cette
crise. Cette déclaration augure des heures des plus sombres pour la liberté d’expression
et pour toutes les voix qui oseront dénoncer les dépassements ou lacunes des
pouvoirs publics. La liberté d’expression selon Monsieur Oussaid se limite à
cautionner toute action du gouvernement sans questionnement sous peine de se
voir ôter sa liberté tout court !
Tous les auditeurs qui ont à suivre cette émission n’ont pu, a date,
expliquer de façon rationnelle et logique cette affirmation quant a l’importation
de la pandémie par les manifestants du vendredi. Avec cette affirmation, on aura atteint un
nouveau cap en matière de mensonge d’état, de tricherie, et d’insulte de l’intelligence
des algériens. Monsieur Oussaid oublie qu’au moment où le virus faisait déjà rage
en France, l’Algérie a accueilli des milliers de citoyens Algériens et
expatries sur son sol en provenance de la France en particulier, mais aussi de
l’Italie, de Chine, et d’Espagne ce qui a favorise la propagation du virus dans
le pays, - d’ailleurs les premières victimes de ce virus en Algérie durent des
personnes âgées venant de France en premier lieu. Cette déclaration, somme toute
bizarre, ou dirais-je folle, est le prélude a une interdiction en bonne et due
forme, sous couvert de la loi, du droit constitutionnel de manifestation a l’avenir.
Pour conclure, je crois dur comme fer que certains caciques du pouvoir ne manipulent
pas la notion du complotisme, mais y
croient car ça obéit à une certaine rationalité justifiant leur incurie,
impuissance politique, idéologie, faiblesse de pensée, endoctrinement,
déréliction. Ça peut être aussi à cause de leur haine obsessionnelle envers ce
peuple envers qui ils n’ont aucun respect.
Salah Eddine Chenini
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