dimanche 12 avril 2020



 Scandale & dérapages d’anciens ministres de Sellal a l’heure du COVID-19


Une énième dérive en termes de communication par le biais d’une personnalité aussi importante que le porte-parole de la présidence de la république, ancien ministre de la communication sous Sellal du temps de Bouteflika, -  rien que ça !


La dernière sortie médiatique, ou dirais-je bouffonnerie, en question émane d’une personnalité de premier plan, porte-parole de la première institution du pays, renforce la pertinence de l’adage qui dit qu’on ne peut faire du nouveau avec du vieux. Monsieur Mohand Oussaid, pour ne pas le nommer, a fait étalage de toute l’absurdité de certains hauts commis de l’état donnant la nette impression que ces derniers vivent dans une quatrième dimension loin de la réalité du reste des Algériens en cette année 2020.

Malgré le soulèvement populaire du 22 février dont l’une des revendications est la fin des vieilles habitudes, et la coupure finale et définitive avec les pratiques du passé dont la langue de bois, la manipulation à travers le mensonge et tromperie, il semble que le lègue des anciens bouffons de l’ère Bouteflika tels Ould Abbes, Ghoul, Tliba et Cie ont de beaux jours devant eux même en ces temps de pandémie.

Le rocambolesque  porte-parole de la présidence s’est, désormais une tradition chez quiconque qui accède a des postes de responsabilités, magistralement ridiculisé tout en portant atteinte a la crédibilité des plus hautes instances de l’état en se donnant en spectacle sur la chaîne nationale a travers laquelle il s'est pas géné d'user jusqu'a en abuser de l’intemporel instrument favori  de tout régime autoritaire qu’est le complot et autre machination  ourdie  par la fameuse « main étrangère » avec, bien entendu, l’aide de certains Algériens a la solde des ennemies de la mère patrie.   Il s’est ridiculisé avec brio sur la chaîne nationale en gratifiant les Algériens des complots contre le pays en ces temps de pandémie comme si le reste du monde n’avait que ça comme priorité à l'heure ou tous les pays du monde s’attèlent à trouver des solutions de tous ordre à ce fléau.

Monsieur Oussaid nous apprend avec sa sagesse de singe que les publications visant l’Algérie, plus particulièrement dénonçant les contradictions de l’action du gouvernement et la mauvaise gestion et autres dépassements des responsables de l’état, sur les réseaux sociaux en général et Facebook en particulier sont à 70% l’œuvre de personnes vivant a l’étranger du pays, - ce qui revient a dire que les 30 % restant sont les Algériens de « l’intérieur » qui cautionnent, voir sont satisfaits de leurs dirigeants en ce qui concerne la gestion de la pandémie à l’heure de la plus grave crise financière et économique que le pays eut à vivre.  Il nous apprend, par la même, que le pays allait importer des équipements sophistiques pour localiser l’endroit exact des publications a l’étranger laissant entendre sa complète méconnaissance du fonctionnement des réseaux sociaux, - Facebook en particulier. L’annonce en grande pompe de l’importation en devises fortes de matériels afin de localiser les positions des éditeurs comme si c’était une priorité vitale pour le pays en ces moments de crise ! C’est la preuve   que ce dinosaure est inculte et a des années lumières de la majorité de la jeunesse Algérienne qui vit au quotidien l’ère du numérique et l’espace virtuel.

Le monsieur nous sert l’éternelle et traditionnelle formule complotiste de façon implicite ou explicite évoquant la fameuse  main étrangère qui ne cesse de manipuler les enfants errants de l’Algérie pour mettre à genou le pays qui reste la convoitise des grandes puissances. Cet argument, usé et abusé par nos gouvernants, semble le paravent parfait pour un musellement en bonne et due forme de la liberté d’expression : dans le même contexte, le porte-parole de la présidence a justifié l’arrestation et l’incarcération de journalistes dont le seul tort fut de faire leur travail qui consiste a informer l’opinion publique des lacunes des autorités a tous les niveaux dans le gestion de cette crise. Cette déclaration augure des heures des plus sombres pour la liberté d’expression et pour toutes les voix qui oseront dénoncer les dépassements ou lacunes des pouvoirs publics. La liberté d’expression selon Monsieur Oussaid se limite à cautionner toute action du gouvernement sans questionnement sous peine de se voir ôter sa liberté tout court !

Tous les auditeurs qui ont à suivre cette émission n’ont pu, a date, expliquer de façon rationnelle et logique cette affirmation quant a l’importation de la pandémie par les manifestants du vendredi.  Avec cette affirmation, on aura atteint un nouveau cap en matière de mensonge d’état, de tricherie, et d’insulte de l’intelligence des algériens. Monsieur Oussaid oublie qu’au moment où le virus faisait déjà rage en France, l’Algérie a accueilli des milliers de citoyens Algériens et expatries sur son sol en provenance de la France en particulier, mais aussi de l’Italie, de Chine, et d’Espagne ce qui a favorise la propagation du virus dans le pays, - d’ailleurs les premières victimes de ce virus en Algérie durent des personnes âgées venant de France en premier lieu. Cette déclaration, somme toute bizarre, ou dirais-je folle, est le prélude a une interdiction en bonne et due forme, sous couvert de la loi, du droit constitutionnel de manifestation a l’avenir.

Pour conclure, je crois dur comme fer que certains caciques du pouvoir ne manipulent pas la notion du  complotisme, mais y croient car ça obéit à une certaine rationalité justifiant leur incurie, impuissance politique, idéologie, faiblesse de pensée, endoctrinement, déréliction. Ça peut être aussi à cause de leur haine obsessionnelle envers ce peuple envers qui ils n’ont aucun respect.

Salah Eddine Chenini






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