Algérie: nouveau gouvernement de 27 membres, dont six de l’ancienne équipe.
J’aurais souhaité voir Monsieur Barnaoui maintenu dans son poste de
ministre de la Jeunesse et des Sports au vu de ce qu’il a pu démontrer en
termes de connaissance de la situation actuelle de ce secteur, et au regard du
fait qu’il soit du domaine, - advenant que ce n’est pas lui qui ait demandé d’être
exempté de ses responsabilités.
AFP
Dimanche, 31 mars 2019 15:32MISE À
JOUR Dimanche, 31 mars 2019 18:12
Le président algérien
Abdelaziz Bouteflika a nommé dimanche un nouveau gouvernement, censé apaiser la
contestation inédite auquel il fait face depuis plus d’un mois et dont
disparaissent comme promis la plupart des piliers.
Le puissant chef
d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, qui a récemment suggéré
que le départ du pouvoir de M. Bouteflika permettrait de sortir de la crise née
de la contestation, reste vice-ministre de la Défense et en 2e position dans
l’ordre protocolaire, derrière le premier ministre Noureddine Bedoui.
Le portefeuille de la
Défense est détenu par M. Bouteflika lui-même, constitutionnellement chef
suprême des armées.
Surprise, Ramtane
Lamamra, nommé le 11 mars vice-premier ministre au côté de M. Bedoui et chef de
la diplomatie, ne figure pas dans la liste. C’est Sabri Boukadoum, 60 ans,
jusqu’ici ambassadeur d’Algérie à l’ONU, qui hérite du portefeuille des
Affaires étrangères.
Il aura fallu environ 20
jours à M. Bedoui pour constituer ce gouvernement, un probable record en
Algérie. Les médias ont longuement fait état des difficultés du premier
ministre pour former son équipe et des nombreux refus qu’il a essuyés, ni
l’opposition ni la société civile ne souhaitant intégrer un gouvernement en
pleine contestation populaire.
Noureddine Bedoui avait
promis un gouvernement de “technocrates”, puisant dans les “jeunes compétences,
hommes et femmes” de l’Algérie.
L’équipe ne compte
pourtant que cinq femmes, dont trois figuraient déjà dans l’ancien
gouvernement, pour 23 hommes (y compris M. Bedoui).
La majorité des entrants
étant des inconnus sur la scène politique algérienne, il est difficile
d’apprécier le réel rajeunissement, promis par le premier ministre à un pays
dont la moitié de la population a moins de 30 ans et peine à se reconnaître
dans ses dirigeants.
Parmi les figures
connues, le nouveau ministre des Finances, Mohamed Loukal, jusqu’ici gouverneur
de la Banque d’Algérie, a 68 ans. Le PDG du distributeur public d’électricité
et de gaz Sonelgaz, Mohamed Arkab, 52 ans, est nommé ministre de l’Énergie.
Nouvelle venue, Meriem
Merdaci, éditrice de 35 ans, nommée ministre de la Culture. L’autre femme
nouvellement nommée est Djamila Tamazirt, à l’Industrie et aux Mines, dont la
biographie n’est pas connue dans l’immédiat.
En revanche, la promesse
est tenue en ce qui concerne les technocrates, plusieurs nouveaux ministres
ayant auparavant été hauts fonctionnaires dans le ministère désormais sous leur
tutelle.
M. Bedoui, détenteur du
portefeuille jusqu’à sa nomination à la tête du gouvernement, est ainsi
remplacé à l’Intérieur par Salah Eddine Dahmoune, auparavant secrétaire général
du ministère.
Addelhakim Belabed,
nouveau ministre de l’Éducation, occupait les mêmes fonctions dans son
ministère, et son nouveau collègue de la Santé Mohamed Miraoui, 54 ans, était
jusqu’ici le directeur de la Santé à Alger.
De tous les gouvernements
depuis plus de 15 ans et proche du chef de l’État, Tayeb Louh, ministre de la
Justice depuis 2013, est remplacé par Slimane Brahmi, un magistrat à la longue
carrière ayant notamment présidé la Cour de justice d’Alger.
Parmi les autres partants
importants figure Abdelkader Messahel, ministre depuis 2013. Il avait déjà
transmis, le 11 mars, son portefeuille des Affaires étrangères à Ramtane
Lamamra, qui ne l’aura gardé que 20 jours.
Sont également partants
Nouria Benghabrit, ministre de l’Education depuis 2014, ou Mohamed Aïssa,
ministre des Affaires religieuses et des Wakfs (biens religieux) depuis 2014 et
remplacé par Youcef Belmehdi.
Outre MM. Bedoui et Gaïd
Salah, ne restent de l’ancienne équipe que Tayeb Zitouni (Moudjahidine - les
anciens combattants), Houda Imane Feraoun (Poste et Télécommunications), Ghania
Eddalia (Famille et Condition féminine), Said Djellab (Commerce), Abdelkader
Benmessaoud (Tourisme et Artisanat), Fatma Zohra Zerouati (Environnement).
Dimanche soir, une
centaine de personnes ont commencé à manifester dans le centre d’Alger après
l’annonce du gouvernement, en scandant “les marches (de protestation) ne vont
pas s’arrêter”. Ces manifestants ont été salués par de très nombreux coups de
klaxon des automobilistes.
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